Après un week-end agité suite à son rassemblement du 10 juillet ayant dégénéré, le M5-RFP est déterminé à continuer sa lutte. Ses leaders, au cours d’une conférence de presse tenue hier au siège de la CMAS, ont demandé l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante afin de situer les responsabilités dans les tueries qui ont eu lieu.

Mais aussi, la poursuite de la lutte dans le respect de toutes les consignes explicitées dans les dix commandements de la désobéissance civile en date du 10 juillet dernier.
Hier, en conférence de presse les leaders du M5-RFP, dans un communiqué lu par Ibrahim Ikassa Maïga, ont indiqué que les Forces spéciales anti-terroristes (FORSAT) et des éléments de répression parallèle, « ont depuis les 10 et 11 juillet mais surtout dans la nuit du 11 au 12 juillet 2020, entrepris des opérations commando avec des consignes claires : réprimer et tuer pour étouffer la revendication populaire » exigeant la démission du président de la République et de son régime. Selon le communiqué, « ces forces de répression ont utilisé de façon systématique des armements de guerre et tiré à balles réelles sur les manifestants à mains nues se trouvant dans les sièges des organisations politiques du M5-RFP, dans les domiciles privés et dans les lieux de culte notamment ceux de l’imam Mahmoud Dicko avec plus d’une vingtaine de morts et des centaines de blessés enregistrés ».
Le communiqué poursuit que les responsables politiques, civils et syndicaux du M5-RFP ont été pourchassés et arrêtés nuitamment à leurs domiciles jusque dans les sièges des organisations politiques qui ont été mises à sac en violation de la charte des partis et de leurs droits les plus élémentaires par les FORSAT illégalement détournées de leurs mission et par des milices déguisées et infiltrées dans les rangs des forces régulières.
Le mouvement a demandé instamment l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante afin de situer toutes les responsabilités des massacres et exécutions en cours. Dans le communiqué, le M5 reproche au chef de l’Etat d’être ressort d’avoir abrogé le décret de nomination des membres de la Cour constitutionnelle « tout en laissant entière, la crise de légitimité de l’Assemblée nationale créée par ladite Cour ainsi que les questions de fond liées à la violation des principes républicains et démocratiques, à la corruption, à la gouvernance oligarchique et ploutocratique ». Et le communiqué de préciser que la crise actuelle n’est pas qu’une crise postélectorale. Mais il s’agit d’une crise de la gouvernance mettant en jeu la survie même du Mali. Autre reproche du M5 est que les propositions faites par le président de la République induisent qu’un président de parlement dont l’élection est contestée puisse designer au sein de la Cour constitutionnelle des juges sensés statuer sur la régularité de sa propre élection.
Le M5-RFP a donc engagé ses militants à poursuivre la lutte dans le respect de toutes les consignes explicitées dans le document intitulé « les dix commandements de la désobéissance civile » en date du 10 juillet 2020. Avant cette rencontre, les leaders du mouvement avaient reçu une délégation de la communauté internationale.
Le vendredi prochain, le mouvement prévoit d’organiser une grande cérémonie d’hommage aux manifestants morts à la Place de l’Indépendance.

D. DIAMA

Source: Journal l’Essor-Mali