Au Mali, le bilan officiel reste toujours de 11 décès et 124 blessés après les quatre jours de violences dans la capitale malienne. Plusieurs témoins, associations de défense des droits de l’Homme ou partis politiques font état de tirs à balles réelles sur les manifestants. Ils dénoncent l’utilisation de la FORSAT, la force spéciale anti-terroriste, dans le dispositif de maintien de l’ordre ces derniers jours.

 

C’est au quartier de Badalabougou que les violences ont été les plus meurtrières, notamment dans la soirée de samedi. Dimanche matin, plusieurs habitants choqués décrivaient la présence d’hommes cagoulés, lourdement armés, en uniforme noir, certains dans des véhicules banalisés. Le Mouvement du M5 ainsi que le Parena, un parti de gouvernement, ont dénoncé dès dimanche l’intervention de la Forsat, la force spéciale anti-terroriste, pour contrôler les manifestations.

L’opposition malienne réunie au sein du Mouvement du 5 juin-RFP affirme désormais que son mémorandum – qui ne réclamait plus le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta – est caduc ! Elle réclame désormais sa démission et est prête, dit-elle, a uniquement discuter des conditions de son départ. « Si négociations il doit y avoir, elles doivent porter sur les conditions de départ de M. Ibrahim Boubacar Keïta. Ceux qui ont donné l’ordre de tirer sur des manifestants, ceux qui ont donné l’ordre devront répondre devant la justice et notre détermination est de taille », insiste Nouhoun Sarr, membre de l’opposition.

Autre décision des opposants à peine libérés : la poursuite de la désobéissance civile. « Cela se fera sans violence, sans casser quoi que ce soit, sans brûler quoi que ce soit. Nous sommes des pacifistes et nous obtiendrons gain de cause en restant ordonnés et organisés », poursuit Nouhoun Sarr.

Et pour rendre hommage aux manifestants tués lors des évènements, l’opposition malienne appelle à un rassemblement ce vendredi, à la place de l’Indépendance de Bamako.

Nordsud Journal