Un nouveau rebondissement est intervenu dans le dossier de révision constitutionnelle au Mali. Saisie par l’opposition qui plaide pour son rejet, la cour vient plutôt de valider le projet, demandant juste à l’exécutif malien, de procéder à quelques retouches. Un arrêt de la Haute juridiction qui n’est pas du goût de l’opposition, qui, à mots couverts, accuse l’institution de complicité avec le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Kéita.

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La décision de la Cour constitutionnelle malienne au sujet du projet de révision de la loi fondamentale est tombée ce jeudi. Si la Haute juridiction juge certaines dispositions du projet impertinentes, elle a tout de même validé le projet, déboutant du coup, l’opposition qui arguait entre autres de l’occupation du pays par les troupes étrangères pour réclamer son rejet. Visiblement contrarié par la décision de la Haute juridiction, l’opposition malienne n’a pas tardé à réagir.

« L’arrêt de la Cour ne m’étonne pas », se résigne Soumaïla Cissé qui, évoquant deux raisons, soupçonne une certaine complicité entre la Cour et le pouvoir. « La première, c’est la visite de la présidente de la Cour constitutionnelle chez le Président de la République le jour de la fête de Korité comme pour prendre des instructions. La deuxième chose, c’est que le président avait déjà affirmé au cours de la réunion du G5 que le referendum aura bien lieu. ça veut dire qu’il connaissait déjà les résultats, et il a même  proposé des dates du 23 ou 30 juillet prochain.. », justifie le candidat malheureux à la dernière présidentielle malienne et chef de file de l’opposition au parlement au micro de RFI.

Face à ce verdict, l’opposition, vent debout, compte se battre jusqu’au bout, convaincue que ce projet n’est nullement dans l’intérêt du peuple malien.

« Nous allons nous mobiliser contre cette constitution  c’est une constitution qui va continuer à renforcer les pouvoirs du chef de l’Etat et nous allons nous battre, je vous assure, nous n’allons pas baisser les bras. » , jure Soumaïla Cissé

Le projet de constitution malienne, faut-il le souligner, vise entre autres à intégrer certains engagements de l’accord de paix signé récemment à Bamako avec les groupes rebelles. Elle prévoit aussi la création d’un sénat et de la Cour des comptes.

Bruno O. OTEGBEYE / beninmondeinfos.com