La résidence de Mamadou Sinsy Coulibaly, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), a servi de cadre à une cérémonie dinatoire au cours de laquelle trois interventions sur l’état de l’économie du Mali et le malaise des opérateurs économiques concurrencés par des généraux et fonctionnaires ont meublé la soirée. C’était ce vendredi 17 janvier 2020.

 

 Sans porter de gant, Mamadou Sinsy Coulibaly, opérateur économique et président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), a dénoncé l’insécurité juridique et judiciaire dans notre pays tout en réclamant la privatisation du secteur énergétique (EDM-SA).

“Pour que le Mali soit attractif et compétitif, pour encourager les investissements et les embauches, nous souhaitons l’application de la recommandation tarifaire de la Cédéao de juillet 2010, la libéralisation du secteur de l’énergie, la privatisation de l’EDM, et flétrissons l’insécurité juridique judiciaire dans nos entreprises. Tous ceux-ci posent des problèmes graves et un grand risque sur le climat des affaires”, déclare-t-il. Il ajoute : “Je demande la suspension immédiate de tous les contrôles abusifs en cours dans les entreprises. Cette situation est un harcèlement des opérateurs et favorise l’institutionnalisation de la corruption”.

L’opérateur économique ne s’arrête pas en si bon chemin, exigeant que l’Oclei se mette dans son rôle concernant l’application de la loi contre la corruption au Mali.

“Nous exigeons et ordonnons à l’Oclei que les inspecteurs généraux en charge des finances, des domaines, les directeurs généraux des douanes, des impôts et du trésor déclarent leurs biens immédiatement et sans délai conformément à la loi contre l’enrichissement illicite. Nous exigeons le payement de tous les crédits TVA sans condition”, précise-t-il.

Le président du  CNPM dénonce le comportement peu orthodoxe  des 15 généraux en charge de la sécurité au Mali. Il s’inquiète à leur sujet en déclamant : “S’il vous plait ayez pitié de nos entreprises, des travailleurs de nos entreprises. Retirez-vous des affaires et faites votre boulot de militaires. Nous ne voulons plus vous voir dans des voitures luxueuses, des villas somptueuses. Vous êtes devenus des entrepreneurs de premier ordre, vous êtes au sommet des flux économiques de notre pays, vous êtes hélas, les tueurs de nos entreprises, vous ne payez ni impôt ni taxe. Stop ça suffit !”

 

Chaque inspecteur des impôts a son propre code

Il tire à boulets rouges sur les hommes politiques : “Trop de politique au Mali. La classe politique a échoué, de reculade en reculade elle a le dos au mur et ne peut plus avancer et ne peut reculer, c’est de la chute dans l’abime. Tout d’un coup on nous fait croire que c’est la faute des autres. Personne ne viendra faire la gestion du Mali à votre place, vous allez la faire et de la bonne manière sans l’intervention étrangère”, peste le patron des patrons.

Pour conclure, Mamadou Sinsy Coulibaly admet que l’année 2020 sera une année de lutte pour obtenir les réformes économiques nécessaires à l’épanouissement des entreprises.

Alassane Moussa Diallo, vice-président du CNPM, présent, abonde dans le même sens en disant que les inspecteurs des impôts ont chacun leur propre code dans notre pays car chacun agit selon l’aspect qui l’arrange et non dans le respect scrupuleux du code des impôts, pour preuve, ajoute t-il, pour autant de banques, autant d’inspecteurs ont des codes des impôts. Cela s’appelle de la corruption à ciel ouvert.

Le président de la Plateforme de lutte contre la corruption, Pr. Clément Dembélé, en déduit que la lutte contre la corruption doit être le cheval de bataille de tous les Maliens pour éviter au pays de sombrer dans le gouffre.

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