« Quitte le pouvoir, quitte le pouvoir, je te dis quitte le pouvoir ». C’est ce refrain de Ticken Jah Fakoly qui a galvanisé les milliers de personnes massées ce vendredi 15 novembre 2019 à la place de l’Indépendance dans la capitale malienne, Bamako. La marche de soutien aux FAMAs entamée le 8 novembre se poursuit. Plusieurs partis politiques de l’opposition, des syndicats et la société civile avec des brassards rouges ont répondu à l’appel, pour soutenir l’armée malienne victime de plusieurs attaques meurtrières. 

 

« A bas la France ! A bas la MINUSMA ! IBK, démissionne ! Vive l’armée malienne ! ». C’est par ces propos que Nouhoum Togo,  le chargé de communication au cabinet du chef de file de l’opposition harangue la foule avant l’arrivée de son « boss ». Les manifestants scandent fièrement ces slogans hostiles aux forces étrangères présentes au Mali. C’est donc en rendant hommage aux FAMas qu’ils appellent à la démission le Président Ibrahim Boubacar Kéïta.

« Qu’on donne les moyens à l’armée malienne pour l’exécution correcte de ses missions. Que les autorités prennent en charges les veuves et les enfants de militaires morts au front. Nous dénonçons une haute trahison contre le Mali », a déclaré à son arrivé Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, demeuré intraitable au micro quand des manifestants voulaient lui faire dire « A bas la France ! ».

Politiciens, syndicalistes et membres de la société civile se sont succédé sur le podium avec à chaque fois le même argumentaire que celui du chef de file de l’opposition. « IBK a échoué. Les Maliens sont dans un avion sans commandant, ni pilote et sans carburant », ironise l’honorable Mahamadou Hawa Gassama, très acclamé. « Qu’IBK écoute les Maliens avant la communauté internationale », propose Kadiatou Sow, présidente de la plateforme « Anw ko Mali dron » (Le Mali uniquement).  « Que la justice interpelle Soumeylou Boubèye Maïga et Tiéman Hubert Coulibaly dans l’affaire des avions cloués au sol», invite Mohamed Aly Bathily, connu pour son franc-parler. Et l’oscar du meilleur orateur viendra à Moussa Sinko Coulibaly, qui comme en un tour de magie a fait dire en boucle aux manifestants « IBK, démissionne. IBK, démissionne.»

En marge de la manifestation, le message audio du chanteur Salif Kéïta accusant la France d’être derrière les attaques visant les FAMas et appelant au départ le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a été entonné. Comme pour dire que c’est tout un système qui est en marche.

 

Boubacar Diallo (Stg)

Journal du mali