Concernant la marche du vendredi 8 juin prochain, il serait difficile, voire suicidaire pour le gouvernement du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, d’être logique avec sa décision précédente en l’interdisant, pour le motif d’état d’urgence.

L’opinion nationale et internationale ayant unanimement réagi et condamné la décision d’interdiction et la répression des manifestants : les Nations-Unies, les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Union africaine et la France, les organisations de promotion et de défense des droits de l’homme du Mali (CNDH, AMDH) et la société civile malienne, ont vigoureusement réagi en faveur de la protection des droits de l’homme fondamentaux, des libertés publiques et démocratiques dont la liberté d’expression et de manifestation. Tous s’insurgent contre l’interdiction de la marche pacifique. Une nouvelle décision d’interdiction sera interprétée comme une défiance vis-à-vis de la communauté internationale et un piétinement du droit international des droits de l’homme. Sans compter qu’une éventuelle répression pourrait nous plonger dans une spirale incontrôlée, avec comme effet immédiat de marginaliser davantage le gouvernement malien, et de mettre le pouvoir et l’Etat malien sur le banc des accusés. Ce qui ne fera qu’enfoncer davantage notre pays dans une nouvelle crise, et faire planer un doute sur l’élection présidentielle du 29 juillet. Ce que le gouvernement de Soumeylou Boubeye Maïga doit éviter à tout prix, car une nouvelle crise politique, s’ajoutant à la crise sécuritaire, ne fera qu’étayer l’argument de l’opposition républicaine et démocratique sur l’incapacité du pouvoir à gouverner.

  1. Daou

Source: Le Républicain