Après la répression de la marche du samedi 02 juin, plusieurs dizaines de milliers de Maliens  ont marché, le vendredi 08 juin 2018, de la place de la liberté à la bourse du travail. Ils  réclament la tenue d’élections transparentes et la libération de l’ORTM de la colonisation du régime IBK.

Ils étaient tous là encore, l’honorable Amadou Thiam, Tiebilé Dramé, Ras Bath ;  les candidats à l’élection  présidentielle, Soumaila Cissé, Mamadou Igor Diarra, Mohamed Ali Bathily, Dramane Dembélé, Habib Dembélé… plus que déterminés pour la transparence dans l’élection présidentielle du 29 juillet et pour exiger que la télé et la radio nationales  ne soient pas au service d’un seul homme.

Avant le début de la marche, certains leaders politiques se sont exprimés  à la place de la liberté, le lieu de rendez-vous.

D’abord, l’ancien collaborateur d’IBK, le candidat Mohamed Ali Bathily a précisé que rien ne pourra les dévier de leur objectif.  « La dictature ne marchera pas. Il faut que les principes démocratiques soient respectés », dit-il. Il avance  que le peuple veut le changement et cela se fera à travers une élection transparente.Bathily ne fait pas cadeau à son ex-ami.  « IBK et son gouvernement n’existent plus dans l’opinion publique. C’est l’ORTM qui leur fait exister et c’est pour cela qu’ils la prennent en otage », déclare-t-il  avant d’ajouter : «Monsieur IBK sache qu’il peut continuer à le faire mais nous allons dénoncer ».

Un autre ancien collaborateur d’IBK  et candidat à l’élection présidentielle, Mamadou Igor Diarra dénonce avec virulence la  prise  en otage de l’ORTM par IBK. « Chaque malien doit avoir la parole à l’ORTM. Le débat doit avoir lieu .Nos medias d’Etat  doivent s’intéresser à tout le monde équitablement. Ils ne doivent pas rester au service d’un homme ».

Quant à la marche de 08 juin, il affirme que c’est la victoire de la démocratie malienne et celle de la jeunesse malienne qui, malgré les gazes lacrymogènes, n’ont pas  abandonné leur conviction. Il a enfin invité les manifestants à savoir raison garder et marcher pacifiquement pour l’intérêt du Mali.

Quant au président du parti du bélier blanc, il précise que la marche est un  droit constitutionnel que  nul ne saurait violer. « Ces dizaines de milliers de Maliens que vous voyez sont sortis pour réclamer la transparence dans les élections à venir et exiger que l’ORTM soit au service de tous les fils de ce pays », a- t-il déclaré.

La marée de marcheurs a quitté la place de la Liberté  en passant par  le Ministère de l’Education, la place de l’Indépendance  pour la bourse du travail où les leaders de l’Opposition et de la société civile se sont exprimés.

Après l’hymne national, le chef de file de l’Opposition, l’honorable  Soumaïla Cissé a remercié les marcheurs avant de les libérer.

Pour sa part, le porte-parole du collectif pour la défense de la république (CDR)  a précisé que la  transparence des élections est une nécessité. Pour lui, ce n’est pas la guerre qui les oppose aux partisans des gouvernants. C’est plutôt un combat d’idées. Il tacle le premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga.  « Nous allons éduquer le Premier Ministre Boubeye. C’est un combat d’idées et non un combat de force. Nous sommes des  Mandela, Mahamat Gandhi , Martin Luther King. .. », déclare-t-il avant d’ajouter : «  Nous sommes civilisés, nobles…, dans une nation paisible. A bas les apatrides, les incompétents !».

Il faut rappeler qu’après la répression de la première marche,  plusieurs organisations des droits de l’homme , Ambassades, ONU …ont condamné et  invité le gouvernement malien au respect des droits constitutionnels.

Boureima Guindo

 

Source: Le Pays