Le Congrès National d’Initiative Démocratique, l’un des partis précurseurs du mouvement pour le combat des libertés fondamentales au Mali, était ce Mercredi 22 Janvier 2020 à la maison de la presse pour s’acquitter d’une tradition qu’il a instaurée depuis 21 ans.

En effet, à chaque nouvelle année, c’est une chance et un privilège qui s’offrent à des acteurs politiques majeurs afin d’échanger avec les hommes des médias dont le rôle reste déterminant dans la vie de la Nation.

Mountaga Tall, Président du CNID FYT, son comité Directeur, ses militants et ses sympathisants ont répondu à cette cérémonie de présentation des vœux de leur parti.

A la maison de la presse, c’est Majid Thiam, représentant du Président Dramane Aliou Koné, qui a souhaité la bienvenue à Me Tall et à toute son équipe pour le respect de leur initiative. Majid Thiam a salué l’invité dont beaucoup d’acteurs s’inspirent aujourd’hui de l’instauration d’un tel exercice.

Ensuite, s’en est suivie l’intervention du Président de l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali, Bandjougou Dante qui s’est également félicité du parcours historique du CNID dans l’aboutissement de l’expression plurielle : « Nous sommes là pour célébrer la démocratie. La démocratie, c’est l’expression des positions assumées » affirme-t-il.
Il n’est pas donné à tout le monde de faire face à la presse. Ce n’est pas chose aisée, ajoute Bandjougou Dante avant de saluer une bonne pratique qui a fait tâche d’huile car tout homme qui se respecte devrait se livrer à une telle tradition démocratique.

Quant à Me Mountaga Tall, il a mis le curseur sur la position de la Presse malienne dans le classement de Reporters Sans Frontières avec la 112ème place sur 180 pays. Il a surtout souligné et réclamé la vérité sur les circonstances de la disparition de notre confrère Birama Touré et celle sur l’assassinat de nos confrères (Claude Verlon et Ghislaine Dupont) de RFI assassinés en Novembre 2013. Aussi, il a fustigé les menaces dont font l’objet ceux qui disent connaître le dossier.

Pour encore fortifier la presse dans son rôle, l’ancien Ministre de la Communication sollicite une augmentation substantielle de l’aide publique à la presse et une dépénalisation des délits de presse : « nous continuons à plaider inlassablement pour une augmentation substantielle de l’aide à la presse, la dépénalisation des délits de presse concomitamment avec une déontologie plus forte et une éthique plus soutenue sous le meilleur et le plus dur des jugements, celui des pairs, et le cas échéant de justes réparations pécuniaires pour les personnes lésées ».
Loin de toute démagogie, le président du CNID FYT, combattant incontesté et incontestable de la lutte pour la démocratie, n’entend pas confondre dépénalisation et impunité. « Les journalistes qui fautent doivent payer, mais pas en prison. Ils n’ont rien à faire en prison. Il y a plusieurs façons de payer » conclut-il.

Dépité par l’attitude de certains acteurs de la classe politique, Me Tall estime que le Mali est victime de ses dirigeants, avec des comportements spectaculaires de certains aventuriers politiques, la trahison ou encore la corruption politique généralisée. Autant de raisons qui discréditent la pratique politique.

Évoquant la tenue du DNI (dialogue national inclusif) celui qui est l’un des piliers du FSD dira qu’il n’est nullement surpris par les conclusions. Il estime qu’un Etat sérieux n’avait pas besoin de réunir des maliens (pour qui Me Mountaga Tall a du respect) pour demander l’organisation d’élections, le retour de l’Etat et la révision de la constitution. L’avocat s’est interrogé sur les raisons qui ont fait que le gouvernement n’a pas pu organiser les élections. Il a été incapable parce qu’il a pris des engagements liés à l’accord d’Alger et qui empêchent l’organisation de toute élection. Pour le président du CNID, le DNI n’a abouti à aucune avancée significative et le gouvernement a atteint son seuil d’incompétence.

Au regard de la tension sur le front syndical de l’éducation, le CNID FASO YORIWA TON , par la voix de Mountaga Tall, pense que les propos du chef du gouvernement, Boubou Cissé, ne sont pas de nature à apaiser la situation : « nous voulons une année scolaire apaisée et régulière, pas d’affrontements avec les syndicats » a affirmé le conférencier.

Sur la question des forces étrangères, Mountaga Tall est formel sur le fait qu’un jour elles doivent partir. « Leur manque de résultat donnerait forcément lieu à des contestations et des manifestations légitimes. Le Mali a aidé d’autres pays, qu’on vienne nous aider aujourd’hui n’est pas grave. Mais il faut qu’il y ait des résultats concrets, tangibles et clairs » Pour lui, les ennemis du Mali sont nos dirigeants qui ont trahi l’armée, qui ont détourné les fonds alloués à son équipement et sa formation.

Figaro du Mali