L’ancien Premier ministre d’ATT et président des Forces Alternatives pour le Renouveau (Fare AN KA WULI), Modibo Sidibé s’est prononcé sur ce que doit être la transition en cours. Tout en s’opposant à la disparition du M5, il a appelé les membres de ce mouvement qui annoncent sa mort à se ressaisir.

La vraie refondation de l’État du Mali, tel est le travail que doit faire l’équipe de la transition selon l’ancien Premier ministre et membre du M5-RFP, Modibo Sidibé. Pour lui, cette transition n’aurait rien fait si elle n’arrive pas à la vraie refondation du Mali. « L’os de la transition, c’est la refondation », a-t-il entonné. Pour Modibo Sidibé, Bah N’daw et son équipe doivent arriver à faire la refondation des institutions du Mali, de la démocratie malienne, de la citoyenneté, du modèle économique, du système d’éducation… « La bataille pour de véritables ressources humaines capables et organisées autour de nos potentialités ; possibilité pour nous combiner des innovations qui sont indispensables à tout développement », a-t-il laissé entendre. Cette bataille, dit-il, ne peut passer que forcément par un projet commun. A la place de la mise en œuvre des recommandations du Dialogue national inclusif, Modibo Sidibé propose l’organisation des assises nationales de la refondation. Il trouve que le DNI n’a pas trop parlé de la refondation. « Aucun vent de refondation n’a soufflé sur le Dialogue national inclusif. Je dis bien aucun vent de refondation », a-t-il laissé entendre avant d’ajouter : « On ne peut pas dire qu’on doit aller simplement dans la mise en œuvre des recommandations de ce dialogue même si certaines questions sont pertinentes, concernant l’accord. Mais l’école n’a pas été refondée. On l’a renvoyé à d’autres évènements ». Le président des Fare estime qu’il faut revoir le système de santé, le modèle économique, le système agricole…maliens.

Le Mali nouveau doit se préparer

Pour l’ancien Premier ministre d’ATT, le Mali nouveau n’est pas une « inquartation ». Il ne se décrète pas, surtout. « Le Mali nouveau se prépare. Il doit se préparer à commencer par le consensus malien sur le sens de la portée de la transition, sur le comment de la transition et sur le fait que, dans de vrais débats ouverts à la base jusqu’au sommet, on se mettra d’accord sur un projet. Un projet qui porte un horizon pour le Mali, un projet qui nous permettra de revoir les liens de confiance entre gouvernants et gouvernés à tous les niveaux : régional et local ; un projet qui nous permettra de nous réapproprier notre État, de relégitimer pour que l’État malien devienne représentatif de la diversité du Mali », a proposé l’ancien premier ministre d’ATT. Pour Modibo Sidibé, le Mali a besoin d’un vrai contrat social.

Le M5 doit exister

Si les responsables du M5, dont Issa Kaou djim et Nouhoum Sarr ont déjà confirmé la mort du mouvement, Modibo Sidibé estime qu’il doit exister. Mais avant, il a rendu à ce mouvement qui a conduit à la chute du régime IBK. « Le M5 a mené un combat juste, un combat de vision, un combat de conviction », a-t-il laissé entendre. Pour lui, le mouvement hétéroclite ne doit pas mourir. Il appelle d’ailleurs ceux qui annoncent sa mort à se ressaisir. « Pour l’histoire, le M5 doit se ressaisir. Notre cohésion doit être gardée. Je lance un appel à la jeunesse, à notre jeunesse : le combat n’est pas fini. Le M5 a un sens, le M5 doit exister pour rester à l’avant-garde ici au Mali. C’est une force de changement, c’est une force de progrès, c’est une force républicaine, c’est une force de patriotes. On ne peut pas décréter la disparation du M5 », a affirmé le président des Fare.

Il faut rappeler que Modibo fait partie des membres du M5-RFP qui ont refusé d’envoyer leur cv à Kati pour la primature.

Boureima Guindo

Source: Journal le PaysMali