L’une des grandes révélations de la présidentielle 2018 aura sans doute été Moussa Sinko Coulibaly, cet ex-membre du CNRDRE du fougueux capitaine Amadou Haya Sanogo, démissionnaire surprise de l’armée pour, disait-il, à l’époque, mettre fin au régime du Président IBK ! Du bluff !

Que du bluff donc lorsque, en début décembre 2017, il démissionna de l’armée avec fracas, faisant même trembler la République à l’époque ! Ses premiers mots en tant jeune civil : « J’ai l’honneur de vous présenter ma démission des forces armées à compter de ce jour 30 novembre 2017. Ce choix est lié à mon ambition de vouloir contribuer autrement à trouver des solutions aux défis politiques, éducatifs, économiques, culturels et sociaux auxquels notre pays est confronté.
J’ai été honoré de servir au sein des forces de défense et de sécurité. Je continuerai à servir mon pays en tant que civil partout ou besoin sera… ».
 Il n’en fallait pas plus pour créer la panique au sein de certaines instances et aussi susciter une certaine sympathie pour Sinko lui-même ! Occasion pour lui de multiplier des déclarations fracassantes, allant jusqu’à prédire la fin du règne d’IBK pour le mois de septembre prochain, en laissant transparaitre que c’est lui Sinko qui sera son successeur à Koulouba. « Je n’ai pas besoin de voler pour battre IBK », aimait-il à dire ! Coup de sabre dans l’eau. Et arriva enfin le jour du scrutin, le jour de la vérité.

A l’issue des opérations de vote du premier tour, l’homme ne caracolera pourtant que 0,92% de voix des électeurs maliens. Triste sort. Sa réaction : « Il y a 7 mois, exactement le mois de janvier, nous invitions à un grand projet de transformation et de changement de la société malienne. Nous sommes allés dans les villes, dans les villages pour porter le message du changement, expliquer le sens de notre engagement, vous inviter à adhérer à notre combat. Vous étiez très nombreux, plusieurs dizaines de milliers à nous accorder votre confiance à travers tout le pays et en dehors du pays. C’est le lieu de reconnaitre et d’apprécier l’effort fourni par les hommes et femmes qui ont décidé de contribuer à construire un Mali en paix ; en sécurité et un Mali prospère. Les Maliens ont voté le dimanche 29 juillet dernier, nous remercions tout ce qui ont voté pour nous et qui ont souhaité voter pour nous, mais n’ont pu le faire à cause de la mauvaise organisation… Les chiffres communiqués à l’issue de ce premier tour du scrutin ne sont ni plus ni moins que « fantaisistes » et ne reflètent nullement le vote exprimé par les Maliens ». Mauvais perdant. Et croire que c’est le même Sinko qui avait presque déclaré IBK vainqueur au premier tour. Moussa, avez-vous blanchi dans la campagne l’argent amassé lors du coup d’Etat ?

On sait que la plateforme pour le changement a décidé de rejeter l’ensemble des résultats de l’élection présidentielle et rassure que tous les moyens légaux disponibles seront utilisés afin que la vérité puisse triompher. Sauf que la vérité, pour Moussa Sinko Coulibaly, a déjà triomphé : il s’était forgé une image et un destin présidentiel, il avait fait des « baga-baga », mais en réalité, il ne pèse que 0,92% de suffrage ! Un mythomane donc de la politique malienne !

Salif Diallo   

Source: Le Matinal