Le landerneau politique malien s’est enrichi d’un nouveau mouvement politique dénommé Wélé Wélé «L’Appel», une initiative de 100 jeunes. La cérémonie de lancement s’est déroulée samedi dernier au palais de la Culture Amadou Hampâté Ba devant une foule d’invités et de sympathisants de la cause du Mali. Il est dirigé par Mohamed Salia Touré, ancien président du Conseil national des jeunes (CNJ).

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Ce mouvement politique, pour le moins que l’on puisse dire, est né d’une prise de conscience d’une jeunesse consciente de la nécessité de venir à la rescousse d’un Mali pratiquement à terre par la faute de ceux et de celles qui, au lieu de le servir, en n’ont fait un créneau d’enrichissement illicite aux conséquences effroyables surtout désastreuses d’un Mali qui vient de loin.

En rappelant les conditions d’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, le nouveau mouvement politique qui n’est certainement pas un de plus, a tenu à saluer le courage et l’esprit patriotique des pères fondateurs de la République du Mali. Mais comme on peut le comprendre, de 1968 à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont- Mali.

Le régime Moussa Traoré, il faut le rappeler à semer les graines de cette chute vertigineuse de la République du Mali. Les démocrates maliens (ou ceux qui se font appeler ainsi), loin d’honorer la mémoire des victimes de la répression de 1991 par l’apache régime militaro-udpmiste du général, ont tout simplement cultivé comme mode de vie entre autres dans notre pays l’affairisme, la délinquance financière, l’escroquerie, le sabotage du civisme, de l’esprit patriotique, du sens élevé de la patrie, de la gabegie, de l’achat des consciences.

Face à ce tableau défaillant de la gestion de la chose commune au Mali, Wélé Wélé estime que tous les Maliens sont interpellés à quelque niveau de responsabilité qu’ils soient. Ainsi, pour le mouvement politique «L’Appel», le citoyen a avant tout sa part de responsabilité dans le déclin de la nation malienne à cause que chacun à son niveau devait assumer la part de tâche qui lui revient dans la construction d’un havre de paix.

Ainsi, dans les champs, les pâturages, les usines, dans les rues de nos villes et campagnes, le citoyen est appelé à être juste, honnête, grand totalement dévolu à l’honneur et à la dignité nationale. Wélé Wélé s’adressant à la famille comme fondement de la société n’a pas ignoré la responsabilité de chaque membre de la famille.

Pour ce faire, le Mali ne pouvant rester en marge de la grand- route de la civilisation de l’informatique et de la télévision, les responsables de famille, tout en permettant aux enfants d’aller à l’école du savoir international, doivent nécessairement le tamis entre ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas permettre aux enfants de regarder.

Rappelons ici Seydou Badian qui disait: Etre de son temps, c’est vivre à la pointe de l’histoire mais en se souvenant qu’il y a derrière nous un passé prodigieux et infini.» Une façon de dire que si tout n’est pas à prendre du passé, il est indispensable de se fonder sur les valeurs cardinales de probité morale, de discipline familiale et de respect du bien public. Tout en accompagnant donc l’évolution, les familles imprimeront à leurs enfants le sens élevé de l’honneur et de la dignité familiales, toutes valeurs cardinales exigeant le combat en soi et autour de soi contre l’égoïsme, l’individualisme, le vol, la cupidité, l’appât du gain, l’injustice, l’inconduite au regard des principes de vie de la société. En clair, les familles ne sont pas aujourd’hui dans l’ensemble les meilleurs exemples d’éducation à imprimer à la jeunesse malienne.

Pour Wélé Wélé, il faut que ça change d’abord dans le noyau familial.

Ainsi, les enfants éduqués avec ces valeurs cardinales en famille ne trouveront aucun inconvénient à se battre pour la défense de la chose publique. Comme pour dire que la responsabilité collective impose une symbiose intelligente et fraternelle de toutes les sensibilités diverses et plurielles se côtoyant dans notre pays où il faisait bon vivre.

Pour Wélé Wélé, la responsabilité du monde économique est un point central si nous devons construire un Mali nouveau. Tous les leviers économiques doivent concourir au bien être socioéconomique de tous les Maliens sans distinction ni de race, ni de couleur, ni de religion, ni de liberté de conscience. C’est dire que la responsabilité économique dans le Mali nouveau qu’on veut construire doit garantir à tous les citoyens une nourriture décente, un logement décent, des soins de santé décents. Ainsi à chaque palier social, chacun se sentira chez soi.

Quant à la responsabilité de l’Etat, elle est fondamentale dans le déclin vertigineux du Mali. Au nom et par le truchement de l’Etat, bien de cadres véreux se sont lancés à la poursuite de l’enrichissement illicite, faisant ainsi de la chose publique une propriété privée individuelle. Cela a entraîné comme conséquences fâcheuses la naissance d’une bourgeoisie arrogante et sans scrupule.

Wélé Wélé se fondant sur ces tristes réalités de notre société, invite les citoyens, les familles, les responsables économiques et surtout l’Etat à se ressaisir pour un nouveau départ du Mali à l’avantage des Maliens.

Wélé Wélé affirme: «L’heure est venue de bâtir notre destin. A travers une saine transition générationnelle, faisons de notre unité, du sérieux et de la responsabilité les marques de fabrique et les enjeux fondamentaux du nouveau logiciel dont nous allons doter le Mali.»

La devise du mouvement politique Wélé Wélé «L’Appel» est «Ensemble, sérieux et responsabilité» (ben, sèbè ani horonya).

Pourvu que ce nouveau-né de la vie politique ne soit pas récupéré par les vampires de la scène politique nationale !

Fodé KEITA

 

Source: Inter De Bamako