D’un simple statut d’acheteur de véhicules destinés à des locations où il était parfois très difficile d’obtenir des services de prestations, Karim Kéita, fils du Président IBK, se retrouve aujourd’hui avec une quantité astronomique de ressources financières en sa seule possession. De ce simple statut de locateur de véhicules à des particuliers, Karim Kéita, à travers un puissant réseau qu’il s’est mafieusement constitué, notamment, au sein de l’administration malienne, s’est vertigineusement enrichi contre vents et marées.


Les faramineux marchés publics en approvisionnement en carburant, les contrats rocambolesques d’achats d’armements et autres équipements destinés aux services de sécurité, l’appropriation systématique (assortie de trafic d’influence) d’une part inestimable de marchés de location de véhicules dans les zones minières du Mali, des investissements colossaux, à peine imaginables, effectués dans le domaine de l’immobilier, sont entre autres facteurs explicatifs de la fulgurante et hallucinante richesse de Karim Kéita.
Ces opérations économiques très souvent peu orthodoxes, régulièrement exercées par Karim Kéita au mépris de la Justice malienne, ont engendré un nombre incalculable de victimes dans le secteur privé. Plusieurs parmi les opérateurs économiques victimes de la gourmandise mafieuse de Karim Kéita, en complicité directe avec les ministres de son père, ont été acculés à la faillite dont certains contraints à l’exil ou obligés de se reconvertir en d’autres activités.
Elu député en Commune II, à la faveur des législatives de 2013, Karim Kéita avait incompréhensiblement tout orchestré pour s’imposer à la tête de la Commission-Défense de l’Assemblée nationale sans y posséder la moindre expérience dans un secteur aussi bien sensible que délicat. Son beau-père, Président de l’Assemblée nationale et lequel avait été mis à contribution avec la bénédiction des députés du RPM ainsi que l’influence de la famille présidentielle, ont illégitimement hissé Karim à la tête de cette auguste institution, au mépris total du fait que le pays fût bien et bien en guerre.
C’est après les premiers scandales financiers impliquant directement le Ministère malien de la Défense avec, à sa tête, le très contesté Souméilou B. Maïga, de connivence avec la Commission que dirige Karim, que l’opinion publique nationale a commencé à comprendre pourquoi le fils du Président avait vaille que vaille voulu s’accaparer de la présidence de la Commission-Défense de l’Assemblée nationale. Plusieurs autres scandales aussi bien financiers que sécuritaires dont, récemment, l’achat frauduleux d’avions militaires « frelatés», ont fini par renforcer la thèse du caractère foncièrement corrompu du fils du président.
Ces multiples opérations dont plusieurs empreintes de crimes économiques, ont inexorablement permis à Karim d’engranger des milliards de nos francs sous la couverture directe de la Première Dame, Aminata Maïga, le Président Ibrahim Boubacar Kéita et bien d’autres barons de l’Exécutif. Si certains des moyens d’enrichissement de Karim Kéita, sont incontestablement illégaux et que les autorités judiciaires persistent dans un silence révoltant vis-à-vis des méthodes délictueuses du fils du Président, c’est bien parce-que celui-ci a su « bien jouer sa carte ».
Aujourd’hui, l’influence économique et institutionnelle de Karim Kéita, lui donne accès à quasiment tous les contrats de l’Etat. Cette influence lui permet également d’imposer des cadres au sein de l’administration publique, lesquels finissent par intégrer et renforcer sa cellule mafieuse au niveau des structures d’Etat en vue d’une meilleure organisation du pillage des ressources publiques.
Si l’insolence des richesses accumulées, en un temps record, par le fils du président, s’explique essentiellement par ces nébuleuses gymnastiques, sa franche arrogance envers les concitoyens et son incroyable mépris vis-à-vis des codes sociétaux, puisent aussi leurs racines dans l’accumulation de cette insolente fortune. Des procédés diversifiés d’intimidation massive contre ses détracteurs, la persécution constante des hommes de médias opposés à sa mafia et l’usage démesuré du trafic d’influence, n’ont aucunement pu forcer l’adhésion des maliens à la ligne de conduite de Karim Kéita. Le fils du président est désormais l’ennemi à abattre !

Source: La Sirène