Alors que notre pays traverse une grave crise sociopolitique et que la tentative de médiation sous-régionale de la CEDEAO n’a fait qu’accroître le mécontentement de l’opposition envers le Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), les rumeurs et fausses informations prolifèrent sur la toile. Le fils du président, Karim Keïta, fait les frais de la vindicte populaire pour ses prétendus liens avec la société pétrolière Oryx. Pourtant, démêler le vrai du faux n’est pas bien compliqué, pour qui veut se donner la peine de chercher. D’autant que, pour faire taire les rumeurs, Oryx communique depuis 2015 sur sa structure actionnariale.

 

Cela fait plusieurs années déjà que l’on accuse Karim Keïta de détenir des intérêts financiers au sein d’Oryx, une société pétrolière présente au Mali à travers un réseau de 25 stations-service. Dès 2016, depuis la Mecque où il était en pèlerinage, le fils du président avait été obligé de démentir détenir une quelconque participation financière au sein de la société. Karim Keïta y voyait même la main d’une « opération de déstabilisation le visant personnellement pour des fins politiques inavouables ».

Oryx, implanté au Mali depuis 2009, se passerait bien de ces rumeurs sur ses prétendus liens avec Karim Keïta, dont les frasques aux Baléares ont encore renforcé l’inimitié du peuple malien pour sa personne. Pour rappel, Oryx Mali est une filiale d’Oryx Énergies, dont le siège est à Genève, est présente dans 17 pays en Afrique subsaharienne.

Face à ces rumeurs, Oryx Énergies a rappelé que la seule personne physique actionnaire d’Oryx Mali est le PDG d’Oryx Énergies, Moussa Diao, qui ne possède qu’une seule action sur 164 960, les autres étant détenues par Oryx Énergies. Face à ces rumeurs, Oryx Mali a même poussé la transparence jusqu’à inviter chacun à se rendre au Greffe du Tribunal de Commerce de Bamako pour vérifier le registre du commerce et constater qu’aucune cession d’action à un acteur privé ou particulier malien n’a été réalisée depuis la création de la filiale. Quant aux stations exploitées par le groupe, elles sont louées à des propriétaires maliens, enregistrés aux impôts, dont il est facile de connaître l’identité. Aucun lien avec Karim Keïta, donc, ni avec aucun autre dignitaire malien.

Le 17 juillet, Amadou Ndiaye, un Malien très actif sur Twitter, rappelait que « Karim Keita n’est ni propriétaire ni actionnaire dans ladite société » et appelait les opposants au régime à épargner les stations, sous peine de « mettre en chômage nos frères et sœurs qui y travaillent durement pour subvenir à leurs besoins familiaux ». Pour rappel, Oryx Mali emploie, directement ou non, plus de 160 personnes dans le pays.

Source : Tribune Ouest