Le président de la République, investi seulement le 04 septembre, n’a pas tardé à nommer son Premier ministre. Il a jeté son dévolu sur un jeune banquier, fils d’un ancien opposant politique au pouvoir dictatorial du général Moussa Traoré. Oumar Tatam Ly, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas tardé lui aussi à dévoiler la liste des membres de son équipe.

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Pour beaucoup de Maliens, ces constats : une équipe pléthorique de trente quatre membres ; faible représentativité des femmes, seulement quatre ; maintien de certains ministres de la désastreuse transition dirigée par Dioncounda Traoré ; retour sur scène de vieux briscards jadis nommés ministres par ATT et Alpha Oumar Konaré ; réactivation des bons vieux ministères délégués.

Aux côtés des ministres délégués (ils ne sont heureusement que cinq), ces sous-ministres inventés en même temps que les secrétaires d’Etat et expérimentés jadis par ATT et Alpha, plastronneront les ministres titulaires dont certains ont contribué à la faillite du processus démocratique au Mali, d’abord dans un gouvernement d’Alpha Oumar Konaré ensuite dans l’un de ceux d’ATT. Un, en particulier, était déjà ministre sous la première transition (1991-1992).

Mais si les ministres délégués vont siéger à la table du conseil des ministres, ce ne sera pas le cas pour les ministres parallèles. Ils ont été nommés après les autres, mardi dernier, par le chef de l’Etat auprès duquel ils exerceront, exclusivement, leurs expertise et talents de conseillers occultes, confidents, exécuteurs d’œuvres compliquées, en leur qualité de secrétaire général, directeur de cabinet, etc.

Le Premier ministre aussi aura ses ministres parallèles, comme le Martien Cheick Modibo Diarra, il y a quelques temps. Il attend juste que le président de la République finisse de montrer le bon exemple. En attendant, il aurait oublié un instrument important nécessaire à tout gouvernement qui se respecte : le porte-voix, le porte-parole. Eh oui ! Le Tatam n’a pas de tamtam. Simple oubli ou volonté délibérée de cacher au peuple malien ce que le gouvernement fait réellement ? Dans cette deuxième hypothèse, ce serait peine perdue car le peuple, qui est sorti massivement voter pour le changement n’entend se faire faire un bébé dans le dos. Surtout qu’il a compris que le gouvernement actuel est loin du changement attendu. Alors tamtam ou pas, il entend être informé de ce qui se trame réellement par ces gloutons qui se sont déjà réunis autour du gâteau.

Cheick TANDINA

SOURCE: Le Prétoire