Les Maliens ont élu, le 11 Août dernier, Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République pour 5 ans. Il a choisi son Premier ministre, Oumar Tatam Ly, qui a composé une équipe de 34 membres. Parmi les membres du gouvernement, on retrouve, outre des proches du président, ses amis et alliés.

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Soumaïla Cissé lors d’une conférence de presse à Bamako, le 2 août 2013.
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Parmi ces partis qui ont fait leur entrée dans le premier gouvernement d’IBK, on peut citer l’Udd, l’UM-RDA, l’Adema…. Ceci met fin aux soubresauts de la présidentielle. Place donc aux législatives.

 

En attendant d’être fixé sur le calendrier de ces élections législatives, une question taraude déjà les esprits : Quels sont les partis politiques qui vont animer l’opposition ?

 

En principe, après les résultats du 2è tour de la présidentielle, ce sont les partis politiques, membres du FDR, qui doivent animer l’opposition. Mais les actes posés par certains partis et leaders politiques entre les deux tours de la présidentielles, laissent les Maliens perplexes et pessimistes. L’opposition n’est pas un camp enviable dans un pays où on peut compter les hommes politiques qui ont la conviction sur les bouts de doigts. Et/ou, le goût pour l’argent a presque détruit toutes nos valeurs d’antan.

 

Et pourtant des partis et des leaders conscients de l’importance de l’opposition dans une démocratie demeurent sur le landerneau politique et peut être prêts à jouer leur partition. Parmi eux, on peut déjà citer, l’Union pour la République et la Démocratie et son mentor, Soumaïla Cissé, qui a annoncé les couleurs avant, pendant et après la présidentielle. Ancien candidat et challenger du président élu, Soumaïla Cissé pourra intégrer l’Assemblée nationale et tenir le rôle de chef de file de l’opposition parlementaire.

 

Aussi, l’URD a des alliés qui ne l’ont pas lâché pour des strapontins avant le scrutin du 28 juillet et entre les deux tours. Ceux-ci pourront renforcer la future opposition, mais aussi la démocratie malienne. Il s’agit, entre autres, des FARE de Modibo Sidibé, de l’UFDP du colonel Youssouf Traoré, du Psp du Prof Oumar Hamadoun Dicko, du Parena de Tiébilé Dramé ; de la dissidence de l’Adema dirigée par Ibrahima N’Diaye ; etc.

 

Mais ce qui est inquiétant, c’est le silence assourdissant des uns et des autres. Contrairement à l’URD, les autres partis, sensés allés à l’opposition, sont restés silencieux devant les actes posés par l’administration et le gouvernement de la transition. Le gouvernement d’Oumar Tatam Ly a échappé également aux observations de ces partis dits d’opposition. D’où ces interrogations : Qui s’opposera au régime d’IBK ?  L’URD seule acceptera-t-elle d’aller à l’opposition ? En tout cas, c’est le vœu d’une importante partie de ses militants qui pensent que le salut de leur mentor se trouve dans l’opposition. Et Soumaïla Cissé est déjà dans la peau de chef de file de l’opposition. Il n’a pas tardé à faire ses observations sur le gouvernement Tatam Ly.

 

Aussi, le Front de sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) commence à se manifester pour l’opposition. Les partis membres vont-ils marcher dans la même direction que le regroupement. De toute évidence, certains d’entre eux ont décidé de croiser le fer avec le gouvernement et même s’il le faut franchir la ligne rouge. Advienne que pourra, ils viennent de dénoncer le retour de Moussa Sinko Coulibaly au ministère de l’Administration territoriale. Signe annonciateur d’un bras de fer entre le gouvernement et l’opposition dans l’organisation des prochaines législatives.

Oumar Diamoye

SOURCE: L’Aube