Les responsable de la majorité présidentielle avec un tout nouveau visage, plateforme « ensemble pour le Mali » (EPM), étaient face à la presse suite à la marche interdite de l’opposition le samedi 2 juin 2018. C’était à la Maison de la presse. L’objectif était de partager leur point de vue sur des questions d’intérêt public notamment le sujet sur les élections présidentielles de 2018.

Crée le samedi 26 mai 2018, cette nouvelle plateforme baptisée sous le nom de alliance « ensemble pour le Mali », composé de 68 partis qui sont engagés dans le processus dont 66 partis politiques sont signataires, a pour objectif de porter soutien à IBK et d’animer la campagne pour assurer une grande victoire.

Dr Bocary Tréta, Président du parti RPM, conférencier, dans son exposé liminaire a rappelé que, accusant réception, le 30 mai 2018 dans la soirée, de la demande de marche de l’opposition et appréciant les prétextes avancés par elle, que le gouverneur du district de Bamako, le colonel Débérékoua Soara, a opposé une fin de non-recevoir et interdit la marche prévue le samedi 2 juin 2018 en raison de l’Etat d’urgence. Il a jouté que l’opposition récuse le refus de l’autorisation du gouverneur en maintenant sa marche et ouvrant la polémique sur les raisons invoquées. C’est dans ces conditions, et assurant toute la responsabilité politique et judiciaire, que l’opposition a appelé ses militants à défier la légalité et à braver les forces de l’ordre.

En interdisant la marche du samedi, le gouvernement a-t-il porté atteinte au droit de l’opposition ?

En répondant à cette question, il dira que si tel était le cas, les partis de « ensemble pour le Mali » seraient au premier rang, au coude-à-coude, avec l’opposition, comme en février 2017 suite à l’attentat du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), pour dénoncer.

« La légalité en la matière ne plaide pas en faveur de nos camarades de l’opposition », a-t-il constaté. Avant d’ajouter que les droits à la liberté de réunion, de cortège et de manifestation, qui sont également effectifs au Mali, sont régis à titre principal par la constitution du 25 février 1992 et l’ordonnance n0 36/PCG du 28 mars 1959 et à titre secondaire.

Sur la question de la libération de l’ORTM, il dira qu’en tant que candidat, que IBK n’a pas et ne peut avoir plus de temps d’antenne qu’un autre candidat. Cette question selon lui est clairement prise en charge par le comité de l’égal accès aux médias d’Etat.

« L’ORTM, en tant que média public, naturellement est appelé à couvrir les activités du Président de la République, comme cela se passe partout dans le monde. Cela a été ainsi avant IBK, cela sera après IBK », a-t-il dit.

En ce qui concerne la transparence des élections, par la voix de M. Tréta, la majorité présidentielle regroupée au sein de EPM a félicité et a encouragé le gouvernement qui, de bonne foi, à la demande de l’opposition a : fait auditer par l’organisation internationale de la francophonie (OIF) le fichier électoral, supprimé les cartes Nina et réintroduit la carte d’électeur biométrique. A réaffecté 2 assesseurs de l’administration aux partis politiques de la majorité et de l’opposition.

« La constitution, les lois de la République ainsi que les décisions administratives doivent être respectés par tous », a-t-il lancé.

L’opposition d’après ses propos n’a pas d’arguments sérieux et crédibles ajoute-t-il, elle a bouclé l’essentiel de ses revendications. Selon lui, comme le rappelle un célèbre artiste sur les réseaux sociaux, elle a demandé et obtenu tout ce qui pouvait l’être : l’audit du fichier électoral, la suppression des cartes Nina, la prise en charge de ses représentants dans les bureaux de vote, la relecture de la loi électorale. « La loi électorale de 2018 est la loi de l’opposition malienne », a-t-il affirmé. Pour dire que la relecture du fichier a été à la demande de l’opposition. Aussi il a affirmé que le Président IBK et sa majorité « ensemble pour le Mali » ont un profond respect pour la presse malienne et la presse en général. Qu’ils ont une profonde considération pour le droit de chacune et chacun dans notre pays.

Au moment où il parlait, il a annoncé que les nouvelles cartes d’électeurs sont arrivées à Bamako à 6 heures du matin et officiellement, elles seront réceptionnées à 15 heures à l’Aéroport du Mali. « Le fichier électoral malien ne souffre d’aucune irrégularité après son audite », a-t-il rassuré. Avant de dire qu’une élection n’est jamais gagnée à l’avance. D’après lui l’opposition comme la majorité doivent rentrer dans la république, respecter les règles électorales mais dans le respect de l’autre et de façon civilisée.

Pour ce qui concerne la marche projeté le 8 juin 2018 par les jeunes de la majorité qui se dit l’armée rouge d’IBK, M. Tréta a confirmé qu’il n’est pas au courant et qu’ils ne sont pas les jeunes du parti, ni de l’alliance. « Jamais nous nous sommes inscrits dans l’insécurité. RPM et EPM n’ont mis en mission personne et personne n’est en mission en leur nom », a dit haut et fort M. Tréta.

« La marche et contre marche prévue pour le 8 juin n’engage pas la jeunesse « ensemble pour le Mali ». Ce sont des jeunes patriotes qui ont décidé d’organiser cette marche suite à l’ampleur que fait face notre pays. On n’est nullement en contact par rapport à l’organisation de cette manifestation », a déclaré Honorable Moussa Timbine, Député à l’assemblée nationale, répondant en tant que président des jeunes de la majorité. 

Source: Malijet.co