La course pour la succession du président IBK est bien lancée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tout le monde veut être président. La preuve : les candidatures fusent de partout pour prendre part à l’élection présidentielle. Ils seront donc plus nombreux au départ. Pour un pays qui compte 17 millions d’habitants, l’on peut dire que la pléthore de candidats est de mauvais aloi.

 On se croirait dans une armée mexicaine où tout le monde ou presque est général. Toutefois, il faut reconnaître que cet engouement pour le seul et unique fauteuil présidentiel au Mali montre bien que ce pays est sur la voie de la démocratie, car tous les Maliens qui veulent être présidents peuvent tenter leur chance.

Au Mali, on peut donc rêver, toute chose impensable dans les républiques bananières comme en Gambie et en Ouganda, pour ne citer que ces deux exemples, où oser briguer la magistrature suprême peut vous valoir l’échafaud. On ne peut donc pas en vouloir aux Maliens d’avoir des ambitions présidentielles.

Tous les Maliens ont le droit d’aspirer aux plus hautes fonctions de leur pays pourvu qu’ils remplissent les conditions prévues par la loi. Sans doute, nombreux sont ceux qui, parmi ces candidats qui se déclarent, sont conscients qu’ils ne seront pas élus, mais l’essentiel est pour eux de participer. A tout le moins, ils pourront jouer les faiseurs de roi en contribuant à atomiser les voix. Et là, certains d’entre eux pourront se vendre très cher quand viendra l’heure du partage du gâteau.

Il ne saurait y avoir plusieurs projets de société

En tout cas, cette pléthore de candidats est une originalité malienne qui démontre par-là que ce pays connaît une vitalité démocratique. Reste maintenant à savoir si tous ces candidats seront à la hauteur. Car, la pléthore de candidats, ça frise un peu le ridicule.

Seuls les défenseurs du bois sacré peuvent comprendre ça ! Il faut même craindre que cette diarrhée de candidatures ne crée beaucoup de problèmes à l’instance électorale lors du dépouillement des votes. C’est pourquoi il y a lieu de revoir, la prochaine fois, la caution à la hausse. Cela pourrait dissuader les plaisantins, car une élection présidentielle, aussi démocratique soit-elle, est loin d’être un jeu d’enfants.

Certes, la démocratie est réelle au Mali, mais cela ne doit pas être une occasion pour soumettre les électeurs à rudes épreuves en déposant des candidatures qui, loin de contribuer à la démocratie, créent, quelque part, du désordre. En tous les cas, pour 17 millions d’habitants, il ne saurait y avoir plusieurs projets de société.

Assurément, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que tout ce beau monde s’inscrit pour le mercato politique du 2e tour. Toute chose qui pourrait leur permettre de s’approcher de la mangeoire.

Assi de Diapé

Par Le Point