La crise socio-politico-économique que traverse l’opposition malienne a atteint son degré supérieur de pourrissement avec les deux hautes personnalités de la coalition pour l’alternance et le changement,  qui connaissent actuellement des relations tendues et inquiétantes. Cette discorde se confirme par la sortie en fanfare du porte-parole du CDR, Mohamed youssouf Bathily dit Ras-Bath, à la faveur d’une conférence de presse qu’il a tenue le mardi 11 septembre dernier à la Maison de la Presse pour annoncer que le contrat le liant à Soumaïla Cissé est arrivé à terme depuis le 4 septembre 2018 et que le CDR ne participera pas aux législatives tant qu’elles seront organisées par le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf.

Décidemment, le président du CDR, Mohamed Youssouf Bathily et le Chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé de l’URD ne s’entendent plus. Osons le dire !

La crise entre ces deux hautes personnalités de l’opposition est si profonde que certaines indiscrétions avancent que l’opposant en chef ne décroche même plus les appels de Ras-Bath. Les raisons sont simples. Voire simpliste.

Pour Soumi, le président du CDR ne l’a pas assez soutenu ces derniers temps surtout dans le rocambolesque rejet de la plainte de l’URD par la Cour suprême, après les résultats du second tour. Le plus grave est que Rasta souhaiterait rencontrer le chef de file de l’opposition pour lui transmettre certaines propositions, afin de juguler la crise post-électorale qui se profile à l’horizon, mais celui-ci ne l’entend pas de cette oreille et ne veut rien savoir de l’homme fort du CDR, Ras-Bath. Ce divorce qui est sans aucun doute le signe de la fin des temps, ne fait que compliquer la situation déjà critique au sein de l’opposition malienne qui, bientôt n’aura plus personne pour la défendre. L’heure des grandes conclusions a alors sonné. La voix des sans voix résonne en ces termes : la démocratie est si chère aux maliens que quiconque voudra la remettre en cause verra sur son chemin ses propres amis, ses enfants, ses alliés et ses admirateurs se dresser comme un seul homme contre lui pour faire triompher la liberté, la justice, le droit et les acquis démocratiques même si ce serait au prix du sang, de la sueur et du péril.

Alliance contre productive

Ceci constitue des signaux forts que toutes les couches de la population enverraient à tout chef de file de l’opposition qui tentera de quitter le droit chemin qui mène à la paix. C’est sans faille ce message que le président du CDR Mohamed Youssouf Bathily a envoyé à plusieurs reprises au chef de file de l’opposition et non moins candidat malheureux à la présidentielle ces derniers moments. Mais n’ayant pas compris ces signaux d’avertissement et ; dans sa logique de tout maîtriser et de tout caporaliser, Rasta a commencé par traiter le chef de file de l’opposition en enfant égaré, sorti de rang et moules préfabriqués. Si des membres de la coalition pour l’alternance ont rejeté l’idée d’une plainte pour l’annulation de la victoire du président sortant part la Cour suprême,  que peut Ras-Bath devant la pertinence des argumentaires de ses collègues ? Si les opposants refusent de se plier aux ordres ‘’désordonnés’’ et intempestifs de la Cour constitutionnelle, que peut ras-Bath devant cette position hautement politique et démocratique ? Si le chef de file de l’opposition, en voulant s’en prendre à la victoire du président sortant réélu, s’est fourvoyé, que peut Rasta dans cette maladresse étatique ? Si enfin Soumi se sent de plus en plus seul dans ses démarches, que peut enfin Mohamed Youssouf Bathily devant l’accomplissement divin de ce qui a été écrit ? À chacun de se faire ses opinions.

En attendant, entre Rasta et Soumi s’est installé un dialogue de sourds. Les nombreuses promesses sans lendemain ont fini par exaspérer le porte-parole du CDR. Du coup, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, a perdu totalement. Le sommeil.

Mariam Konaré

Source: Nouveau Réveil