« Aux grands maux, les grands remèdes », dit l’adage. En République du Mali, nul ne se fait plus d’illusions : Ibrahim Boubacar Keïta n’est plus apte à sortir le pays de l’enlisement mortel dans lequel il glisse sans fin et sans frein. La dernière équipée sanglante des ennemis contre le camp militaire d’Indeliman, qui s’est soldée par au moins 49 morts, en a ajouté à l’exaspération du peuple, voire à son désespoir.

Pour les citoyens maliens, IBK n’a plus de solution, il patauge dans l’expectative morbide. Face au drame national, il n’a plus comme remèdes que les discours emphatiques, volubile cascadeur du verbe qu’il est, tel Merlin l’enchanteur. Ce qui énerve outre mesure le pays tout entier, qui voit ses soldats massacrés comme du bétail sacrificiel sur l’autel de l’impuissance avérée du régime incapable de trouver les solutions idoines afin de préserver la sécurité des citoyens et du territoire national. Après Boulekessi et Mondoro, et bien loin Sobane Da, Kolongo, Dioura, etc., rien ne peut à présent laisser espérer que l’actuel président de la République dispose de ressources d’homme d’État providentiel pour préserver l’essentiel, à savoir assurer la sécurité de ses concitoyens et le maintien du pays dans ses frontières originelles. Le délitement de la nation, qui plus est dans une ambiante atmosphère de corruption, de déficit moral, de détournements éhontés des deniers et tous biens publics, ne peut plus être masqué. Pour ces raisons, les Maliens, soucieux de gérer la situation avec l’intelligence démocratique, proposent plusieurs scénarios qui se résument en une unique solution : écourter le mandat de l’actuel président de la République incapable de sauver la situation, en le confinant dans un rôle purement protocolaire pendant deux ans. Ce qui vaudra pour les autres institutions élues qui, d’ailleurs, comme l’Assemblée nationale, ont perdu leur légitimité politique et démocratique et ne tiennent que par le fil des dispositions de lois organiques. Si cette solution s’imposait, cela conduirait à désigner un Premier ministre de pleins pouvoirs qui dirigerait un gouvernement de salut national composé de personnalités hautement intègres et à la compétence avérée. C’est en tout cas l’idée développée avec moult arguments, les uns plus pertinents que les autres, à travers les réseaux sociaux et sur plusieurs autres plateformes, dont les médias nationaux. Mais il faut souligner aussi des propositions plus hardies appelant directement IBK à reconnaître son incompétence, voire son insouciance blafarde des problèmes asphyxiants, pour rendre le tablier, au nom du haut idéal de ne pas être nuisible à la patrie. Et au nom d’Allah qu’il ne cesse de mentionner. Tout compte fait, le pays souffre et il urge de lui trouver un remède de cheval. Les populations expriment de plus en plus, en tout cas, leur lassitude de jouer aux spectateurs contraints d’applaudir les faux jeux.

 

Bogodana Isidore  Théra LE COMBAT