Hier, mardi 8 juin 2021, des partis politiques, des regroupements politiques et des organisations de la société civile ont tenu une rencontre à la Pyramide du souvenir de Bamako (Mali) pour exhorter les autorités de la transition à la « tenue dans les plus brefs délais d’une consultation de toutes les forces vives du pays pour actualiser la feuille de route en vue de la mettre en adéquation avec le temps restant de la transition ». Au cours de cette rencontre, les organisateurs ont appelé à une transition apaisée, consensuelle et inclusive au Mali.

Plusieurs responsables politiques ont pris part à cette rencontre dont Tiémoko Sangaré, Moustaphe Dicko, Adama T. Diarra de l’Adema PASJ, Tiébilé Dramé, Me Amidou Diabaté, Djiguiba Keïta dit PPR, Baïdy Maguiraga, Sidi El Moctar Kounta, Sidi Touré, Lassana Sylla du PARENA, Amadou Koïta, Cheick Oumar Coulibaly du Parti PS Yelen Kura, Professeur Etienne Fakaba Sissoko, ancien conseiller à la Présidence de la République.

Dans ses mots de bienvenue, le secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Djiguiba Keïta dit PPR, ancien ministre,  a fait savoir que la Plateforme de veille pour une transition apaisée, consensuelle et inclusive commencera ses activités dans les jours à venir. Selon lui, c’est une Plateforme pour pouvoir suivre la transition comme le lait sur le feu. « Ce n’est pas un front de refus ni un front contre la transition. Un parti qui se respecte sait très bien qu’une transition est pour tout le monde. Personne ne se mettra délibérément dans l’opposition à une transition. La transition de nature est consensuelle et nous allons nous battre pour cela. La transition en principe est inclusive et nous allons nous battre pour cela. Le plus important est de se mettre d’accord sur ce qu’on peut faire pendant les 9 mois restant de la transition », a-t-il dit. Au cours de la rencontre, Djiguiba Keïta alias PPR a lu une déclaration intitulée «Appel pour une transition consensuelle et inclusive ». Dans cette déclaration, Djiguiba Keïta indique que la crise multidimensionnelle traverse le Mali depuis plusieurs années. Avant de mettre l’accent sur les effets néfastes de cette crise sur la stabilité du pays, de la sous-région et sur les populations. «Considérant le processus de transition initié au lendemain du coup d’Etat du 18 août 2020 en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal ; Considérant les inquiétudes suscitées par le coup de force du 24 mai 2021 par rapport, notamment  au respect de délai initialement fixé ; Les partis, regroupements politiques, organisations de la société civile et personnalités indépendantes signataires du présent APPEL affirment leur attachement à une transition stable dans le respect des engagements pris devant le peuple malien et la communauté internationale (CEDEAO-UA-ONU) », a souligné PPR. Ils déclarent solennellement que la transition doit être un moment de sursaut et d’union nationale. A cet égard, ils recommandent le respect du principe de consensus et de l’inclusivité dans la mise en place de tous les organes de la transition. Ils exhortent les autorités de la transition à la tenue dans les plus brefs délais d’une consultation de toutes les forces vives de la nation du pays pour actualiser la feuille de route en vue de la mettre en adéquation avec le temps restant de la transition. Ils saluent les efforts  de la communauté internationale, ceux de la CEDEAO en particulier pour une transition réussie au Mali. Par ailleurs, ils lancent un vibrant appel à toutes les forces vives du pays aux fins de constituer une plateforme de proposition et de veille pour une transition consensuelle, inclusive et apaisée. Dans une interview accordée à la presse, Djiguiba Keïta dit PPR du PARENA invite les autorités de la transition à la neutralité. En réalité, PPR voulait une personnalité neutre, équidistante des partis politiques à la Primature. « Choguel est un acteur politique de premier plan qu’on prend pour diriger une transition dont l’objectif ultime est l’organisation des élections, donc, on doit avoir des craintes, on dit attention ! Pendant les 18 mois, on doit faire beaucoup de chose, on n’a pas pu faire beaucoup de chose, maintenant, il reste à organiser les législatives et les présidentielles ou les seules présidentielles, mais la classe politique doit se retrouver en conclave pour dire objectivement, nous n’avons que neuf mois, qu’est ce qu’on peut faire », a-t-il dit. A défaut d’une transition consensuelle, inclusive et apaisée, PPR n’écarte pas la lutte politique à travers des manifestations. « Je suis un acteur du 26 mars et c’est les « Choguel » que nous avions combattu pour qu’il y ait la démocratie, donc nous savons nous battre et nous sauront nous battre », a déclaré PPR (Prêt Pour la Révolution). Quant à Amadou Koïta du PS Yelen Kura, il a souhaité plein succès à la transition en cours au Mali. « Nous sommes là pour le Mali et pour veiller à cette transition afin qu’elle soit inclusive, consensuelle, apaisée, une transition qui respectera les engagements qui ont été pris par le Mali, surtout par les autorités de la transition lors des concertations nationales qui est de fixer le délai de la transition à 18 mois. Ces engagements ont été pris vis-à-vis du peuple malien et de la communauté internationale », a-t-il dit. Selon lui, le soutien à cette transition n’est pas fait pour X ou Y, c’est un soutien au Mali. « Si nous ne faisons pas attention, nous deviendrons la risée de l’Afrique et il faut éviter cela. Nous demandons le respect du délai imparti. Nous avons passé 9 mois à tourner en rond, 9 mois de gâchis. Il reste 9 mois. Ces 9 mois qui restent, les autorités actuelles, le Président de la transition, le Premier ministre, l’équipe gouvernementale qui sera mise en place, le CNT (Conseil national de transition), bref, tout le peuple malien, nous devons rester unis ensemble comme un seul homme pour sauver notre  pays le Mali qui est en train de tanguer pour faire en sorte que notre pirogue ne chavire jamais et cela ne peut pas se faire tant que les démocrates et les républicains ne se donnent pas la main », a souligné l’ancien ministre Amadou Koïta. Dans les jours à venir, dit-il, il y aura le lancement officiel des activités de la Plateforme. Pour sa part, Adama Tiémoko Diarra de l’Adema PASJ a indiqué que la rencontre participe à l’adoption d’un projet d’appel pour une transition inclusive, consensuelle et apaisée. Il a signalé que le Mali traverse une période très difficile marquée par une crise multidimensionnelle. Et selon lui, les défis ne pourront être relevés sans un sursaut national, sans une union sacrée autour de l’essentiel. « Cette rencontre va dans le sens de la recherche de cette union sacrée pour assurer une bonne transition au Mali. Nous sommes dans la dynamique de la mise en place d’une plateforme de proposition, mais aussi une plateforme de veille. Donc, il s’agit de contribuer à la réussite de la transition », a conclu l’ancien ministre Adama T. Diarra.

Aguibou Sogodogo 

Source: Le Républicain- Mali