Déclaré candidat à la présidentielle du 29 juillet prochain, le porte étendard de la CPC-Malika a bien voulu accepter notre invitation. Dans un entretien sans tabou, il évoque ses chances concernant l’élection présidentielle du 29 juillet. Occasion pour lui de faire le bilan du mouvement démocratique appelant au passage les principaux leaders à prendre leur retraite politique.

 Le Point : Pourquoi êtes-vous candidat ?

Clément Dembélé : Avant tout, je précise que je suis à la tête d’un collectif d’associations qui m’a fait appel. Cette plateforme a fait des assises afin de désigner un candidat et sur les 5 postulants, j’ai été retenu. Deux critères ont joué en ma faveur : avoir sillonné le Mali profond et connaitre les préoccupations de la diaspora. J’ai quand même fait 15 ans hors du pays entre la France, le Portugal, le Gabon, le Congo ou les USA.

On ne peut refuser l’appel de la nation à un moment où on sait que les partis politiques sont en recul. Ils ne peuvent donner à eux seuls le pouvoir et les maliens en sont conscients. J’ai eu à former pas moins de 2000 jeunes avec 250 enfants scolarisés à mes frais juste pour vous faire une idée de mes actions entreprises. Le logiciel APTITTUDE est de moi en plus d’avoir mis en place un projet d’approvisionnement en eau où il faut payer 30 000 CFA au lieu du million. Le fourneau Damu qui a remporté le prix écologia en Octobre 2017 du côté de la Mozambique est mon invention et permet aux femmes de ralentir la déforestation avec un outil économique.

Le Mali m’a tout donné je ne peux le voir dans la situation actuelle sans rien faire. Les lois ne peuvent le relancer mais plutôt des outils de gestions avérés. J’entends instaurer une nouvelle doctrine militaire face aux défis sécuritaires en plus d’aller vers les écoles populaires citoyennes. Clément Dembélé n’est aucunement un candidat venu se venger ou contre un parti car je suis au-dessus de la mêlée. Mon but est de rassembler ce qui ne signifie pas que je suis le candidat des jeunes. La mixité doit prévaloir et tous les compétences seront admises autours de mon projet de société.

 Pensez-vous pouvoir bousculer la hiérarchie du marigot politique ?

Clément Dembélé : Pas besoin de le faire car je dois prouver assez de choses au peuple. A part le père de l’indépendance, personne n’a organisé des concertations populaires comme moi afin de cerner les préoccupations du peuple. C’est ce qui a agrémenté mon projet de société car on en a marre des pots de vin lors des élections ainsi que des billets de 5000/10000 pour acheter les votes.

Je ne vais pas avec des milliards aux présidentielles mais des propositions. Des élus nationaux et certaines délégations des partis dits favoris ne sont insensibles à mon offre politique. Depuis plus de 20 ans, les maliens ne vient que la même chose et là, ils n’en veulent plus. Certes je n’ai pas l’expérience politique de certains mais je suis en phase avec les réalités du moment, ce qui peut faire la différence lors du vote.

  Quelle lecture faites- vous de la démocratie malienne, 27 ans après ?

Clément Dembélé : Les acteurs démocratiques doivent rendre le tablier car s’ils avaient fait de bonnes choses, le peuple n’allait pas les décrier. On a renversé le Général Moussa Traoré au motif qu’il y avait la corruption et plusieurs maux. Pire a été fait après lui avec plus de 3 régimes où les mêmes n’ont fait que se passer le pouvoir.

Finalement, Moussa Traoré est aujourd’hui il plus aimé que les acteurs démocratiques qui n’ont fait que voler, mentir et se servir des jeunes comme un bétail électoral. La misère a été instaurée à cause de leurs méfaits qui doivent les conduire à céder la place qu’ils occupent depuis un demi-siècle. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient et chaque chose en son temps : la nouvelle génération doit prendre le relais. Le mensonge d’Etat ne peut désormais prévaloir du fait de l’éveil des consciences.

 On vous a vu en compagnie des leaders de l’opposition qui prévoient chacun une coalition. Où ira Clément Dembélé ?

Clément Dembélé : J’ai invité tous les partis ainsi que leaders religieux, coutumiers et administratifs. Modibo Sidibé (FARE), Mountaga Tall (CNID) m’ont fait honneur. Sans oublier Moussa Sinko Coulibaly et même Blaise Sangaré du MOGOTIGUIYA.

A ceux qui ne sont pas venus, je ne les en veux pas mais s’il s’agit du bloc de l’opposition, je vois les choses autrement. Je ne ferai pas partie d’une opposition mole qui ne mise que sur les mots. Aucune alternance du partage du gâteau en faisant du neuf avec du vieux ne pourra me conduire dans ses rangs.

En 1991 , on parlait d’alternance et on voit les résultats presque 30 ans plus tard. C’est pourquoi ceux qui ont servi le Mali depuis l’avènement de la démocratie doivent se regarder dans un miroir. Je préfère une alternance politique que politicienne. En 2018, je préféré être seul que dans un groupe qui sera contre le Mali.

Propos recueillis par Idrissa Keïta

 

Source: Le Point