Notre parti est plus que jamais engagé pour reconquérir le pouvoir d’Etat»Le Comité exécutif de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) était face à la presse le16 janvier 2021 pour la traditionnelle présentation de vœux. L’opportunité pour le président de la chapelle de «l’Abeille solitaire» de faire le bilan de 2020, de dresser les perspectives de 2021, de décliner les ambitions futures de son parti…

 

«Notre conviction à l’Adéma-Pasj est que nous ne pourrons jamais relever les multiples défis auxquels notre pays fait face dans la désunion politique et sociale». C’est la déclaration faite par le président de l’Adéma-PASJ, Pr. Tiémoko Sangaré lors de la cérémonie de présentation de vœux samedi dernier (16 janvier 2021) pour justifier le soutien de «La Ruche» au défunt régime d’Ibrahim Boubacar Kéita. Et sans doute à celui de feu Amadou Toumani Touré également.

Un choix courageusement assumé par le président même s’il avoue que la chapelle de «l’Abeille solitaire» continue à scruter «les causes profondes qui ont conduit à la situation de décadence politique, économique, sociale et sécuritaire que connaît aujourd’hui notre pays».

Une situation qui s’est caractérisée en 2020 par la fragilité de notre système démocratique mis en mal suite au coup d’Etat militaire du 18 août 2020 ; la pandémie du Coronavirus, la pire des crises sanitaires depuis des siècles ; les attaques terroristes récurrentes avec leur lot de pertes en vies humaines, tant au sein de notre vaillante armée, qu’au sein des populations civiles maliennes et des forces étrangères qui nous accompagnent…

Aujourd’hui, il convient donc d’œuvrer dans l’unité et la cohésion pour que la Transition puisse poser les fondements solides pour éloigner le pays de ces zones de turbulence. Et pour l’Adéma, le «seul baromètre de la réussite» de la transition est «la conduite de réformes indispensables et compatibles avec le délai imparti, ainsi que l’organisation d’élections inclusives, transparentes et crédibles».

On comprend alors que «La Ruche» soit déterminée à «tout mettre en œuvre» pour contribuer à la réussite de l’actuelle transition politique qui doit aboutir au retour à l’ordre constitutionnel (avec une nouvelle loi fondamentale), dont un président et une assemblée élus dans la transparence.

L’Adéma va-t-elle prendre ses responsabilités pour désigner un candidat ou va-t-elle rester dans cette logique «rassemblement» au risque de nouveaux soubresauts voire d’une nouvelle césarienne ? Le Pr. Tiémoko Sangaré a assuré que pour la prochaine élection présidentielle, l’Adema aura son candidat, une «Abeille bon teint». Ne demandez pas plus ! Et comme d’habitude, le PASJ sera présent à tous les autres rendez-vous électoraux. «On sera loin de cela. Vous savez pourquoi ? Parce qu’en 2022, l’Adema sera au pouvoir…», a répondu le président à une question relative à la possibilité que l’Adéma rejoigne l’opposition politique à l’issue des prochaines élections générales.

«Notre parti est plus que jamais engagé pour reconquérir le pouvoir d’Etat, car il a vocation à gouverner demain le Mali», répond Pr. Sangaré. Et pour ce faire, «il travaillera pour reconquérir ville par ville, quartier par quartier, village par village, fraction par fraction le cœur des Maliens», a-t-il martelé dans son discours liminaire. Toutefois, dans cet élan, «notre parti reste ouvert à toutes les forces démocratiques et républicaines éprises de paix et de justice, car c’est ensemble que nous pouvons bâtir le Mali nouveau».

Ouverture dans la conquête du pouvoir ou dans son exercice ? Difficile d’avoir une réponse claire et nette à cette question. Mais, on devine au moins ce qui pourrait être les grandes lignes du projet de société de l’Alliance si elle devait s’aligner dans le starting-block de la prochaine présidentielle. «A l’Adéma-Pasj, nous souhaitons que chaque jeune Malien puisse trouver un emploi, être en bonne santé et mener la vie digne et heureuse qu’il mérite. Les défis sont certes énormes et les attentes immenses, mais ensemble, nous avons les ressources et les capacités de sortir notre pays de cette crise… C’est la responsabilité qui nous incombe, au regard de notre place sur l’échiquier politique national», a indiqué le président du parti qui n’a pas manqué d’exhorter la presse aussi d’assumer sa part de responsabilité face à ces défis. Autant lui demander d’arrêter de se faire les échos de ceux qui accusent «La Ruche» d’être le principal responsable de «tous les maux» qui gangrènent la démocratie malienne.

En tout cas Pr. Tiémoko Sangaré a eu raison de rappeler que «nous devons tous nous convaincre que, pour relever les innombrables défis qui nous coupent le sommeil, nous nous devons de construire pendant les 10, voire les 20 ans à venir, une union sacrée de toutes les forces vives de la nation autour d’un objectif vital pour notre nation à savoir restaurer l’intégrité, la cohésion et la stabilité de notre pays, restaurer le vivre ensemble multiséculaire et l’harmonie de notre société».

Là au moins, il brille par la clarté et la netteté de sa conviction !

Naby

Source :Le Matin