Le Mali vit au rythme de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle. Une partie de l’opposition conteste les résultats du premier tour. Elle peut le faire jusqu’à ce samedi 4 août, dernier jour légal. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et son principal opposant, Soumaïla Cissé, s’affronteront lors du second tour prévu le 12 août. Le président sortant a obtenu 41,42 % des voix contre 17,8 % des voix à Soumaïla Cissé. Les résultats ne sont pour l’heure que provisoires car ils n’ont pas encore été validés par la Cour constitutionnelle.

Ils sont unanimes sur un point : les résultats du premier tour seraient frauduleux. Mais pour le reste, les 23 candidats de l’opposition ont bien du mal à parler d’une même voix.

Ce samedi matin, Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé, a assurait à RFI que l’opposition avait un plan. Au lieu de contester les résultats auprès de la Cour constitutionnelle, il s’agirait de s’attaquer directement à la Cour constitutionnelle elle-même, c’est-à-dire de porter plainte contre plusieurs juges de la juridiction suprême soupçonnés d’impartialité, afin qu’ils soient récusés. « Nous mettons en doute leur impartialité », expliquait Tiébilié Dramé.

L’objectif, à terme, serait d’empêcher le quorum requis pour que la Cour constitutionnelle puisse délibérer. Il faut au minimum cinq juges sur neuf.

Dix-sept candidats seraient derrière cette initiative dont Aliou Diallo, le troisième homme. Une information qui n’a pas été confirmée par son équipe de campagne qui assure d’autre part que les avocats d’Aliou Diallo planchent en ce moment même sur son propre recours.

De son côté, Cheick Modibo Diarra, le deuxième faiseur de rois, ne s’est pas rangé derrière Soumaïla Cissé et son équipe conserve un silence mystérieux.
En tout cas, l’horloge tourne, car ce samedi soir à 22h30 TU, il ne sera plus possible de déposer un recours auprès de la Cour constitutionnelle.

RFI