18 candidats ou leurs représentants ont dénoncé ce 6 août les conditions liées à la présidentielle. Ils ont posé un certain nombre de points, dont la démission de Mohamed Ag Erlaf, chargé du scrutin, avant le second tour qui oppose Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé.

« À l’école, lorsque vous faites une composition pour évaluer votre niveau, l’enseignant vous donne votre moyenne générale, mais pas les notes que vous avez eues pour chaque matière sur laquelle vous êtes évalué. Mais si l’enseignant se limite à vous donner seulement la moyenne et refuse de vous montrer les notes qui constituent cette moyenne, c’est qu’il y a un problème quelque part… ». Le parallèle fait ce lundi 6 août par Mountaga Tall, un des candidats de cette élection présidentielle, se veut précis. Réunis avec d’autres candidats autour du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, ils animaient un point presse à Bamako pour poser leurs conditions avant le second tour, prévu dimanche 12 août.

Dans ses propos, le candidat malheureux, ayant obtenu 0,63 % des voix, fait ainsi allusion à la demande formulée par une vingtaine de candidats auprès de la Commission nationale indépendante (Ceni), de publier les résultats bureau de vote par bureau de vote.

« Le recomptage contradictoire des voix »

La Cour constitutionnelle, elle, doit proclamer les résultats définitifs ce mercredi 8 août. En conférence de presse, le ton est donc musclé et le discours semble rodé. Au nom des 17 autres candidats, Soumaïla Cissé a donc notamment « exigé […] le recomptage contradictoire des voix et la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, la publication de la liste exhaustive des localités et des bureaux de vote où le scrutin n’a pas pu se tenir, et du nombre d’inscrits concernés ».

Selon les premiers résultats provisoires proclamés par le ministre malien de l’Administration territoriale, Soumaïla Cissé a obtenu 17,8 % des suffrages exprimés.

Appel à la démission de Mohamed Ag Erlaf

Le chef de file de l’opposition, qui affronte Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) au second tour, a également demandé « une vérification contradictoire du logiciel de compilation ». Les 18 candidats exigent ainsi la démission du ministre de l’Administration territoriale en charge de l’élection présidentielle, Mohamed Ag Erlaf, « à cause de sa non-neutralité ». Le collectif des candidats a également appelé à manifester dans la foulée de cette conférence de presse pour demander son limogeage.

S’ILS TROUVENT DES ANOMALIES, QU’ILS VIENNENT NOUS LES SIGNALER

Du côté du ministère de l’Administration territoriale, on qualifie cette dernière « d’occupation du terrain médiatique ». « Chaque candidat a les procès-verbaux des bureaux de vote. Qu’ils fassent la comparaison et, s’ils trouvent des anomalies, qu’ils viennent nous les signaler », réplique un responsable du ministère malien de l’Administration territoriale, qui annonce en même temps que son ministère a publié, comme demandé par les observateurs de l’UE, la liste des bureaux où il n’y a pas eu de vote. « Et ne pas tenir l’élection dimanche prochain est une violation de la Constitution malienne », affirme notre source au ministère de l’Administration territoriale.

Soumaïla Cissé ira-t-il au second tour contre IBK, si ces différentes conditions ne sont pas remplies ? « Pour le moment, nous parlons encore du premier tour », indique-t-il ainsi en évitant la question.

Par Baba Ahmed – à Bamako

SourceJeune Afrique