C’était lors de la conférence de presse de la plateforme « Ensemble Pour le Mali », le 5 juin dernier à la maison de la presse. En effet, après la marche interdite et réprimée de l’opposition au détour de l’Etat d’urgence, les partis politiques engagés pour IBK étaient face aux journalistes pour partager leur perception de la chose. Le président du CDS Mogotigui, Mamadou Blaise Sangaré, érigé en professeur de droit pour la circonstance, s’est longuement appesanti sur les règles et principes de la République et l’importance pour les Maliens d’apprendre à vivre en République pour réclamer la démocratie et l’Etat de droit. Etre dans la République, selon lui, c’est de laisser exercer l’Etat de droit. S’adressant aux politiques, il les a donc invités à se conformer à un code de conduite et une moralité. Le comportement d’un républicain, c’est d’être ouvert à des débats francs, clairs, sincères et portants sur des critères précis. « Blaise » en a profité pour louer l’attitude de bon perdant Soumaila Cissé en 2013 lorsqu’en reconnaissait sa défaite est allé remercier IBK jusqu’à son domicile à Sébénikoro. Cet acte que Soumi a rendu à la démocratie, selon lui, est d’une élégance républicaine.

Il se dit donc étonné de voir qu’en République certains qui ont eu à gérer l’Etat et d’autres qui ont la prétention de le faire se dit que l’ordre, la discipline et la loi sont des entraves à la liberté. Ces propos viennent d’une pensée philosophique qui appelle à l’anarchie, en a-t-il déduit.

Parlant d’élection présidentielle, il a salué la volonté des autorités maliennes d’organiser une élection crédible et transparente. Toutes choses que traduit le remplacement de la carte NINA par la carte d’électeur biométriques pour des présomptions de pertes de 900 000 cartes NINA, entre autres bonnes intentions. Et d’ajouter que les candidats qui prétendent gouverner le Mali doivent avoir la capacité juridique, matérielle et financière de leur ambition politique.

Pour répondre à l’opposition qui pointe du doigt la majorité présidentielle d’avoir pesé sur la décision d’interdiction de sa marche du 2 juin, il dira que la majorité présidentielle n’est pas au gouvernorat du district avant d’inviter à ne pas confondre le gouvernement et la majorité des partis politique et à faire confiance à l’administration pour organiser l’élection présidentielle.

A la communauté internationale qui plaide pour le respect de la liberté d’opinion, il laissera entendre que force doit rester à l’Etat de droit et qu’on ne peut être reproché à l’Etat d’avoir exercé la puissance publique en mettant de l’ordre dans une période préélectorale chargée d’émotions. Et d’expliquer qu’au moment où les autorités administratives interdisent une manifestation, la police en tant qu’instrument de coercition par excellence est appelée à s’y opposer. L’Etat ne saurait être fautif d’avoir exercé sa puissance en mettant de l’ordre car le pays a besoin de stabilité pour aller aux élections, a-t-il soutenu.

Amidou Keita

Source: Le Témoin