La Maison de la presse à été sollicitée le Samedi 17 juin 2017 par les membres de la Convention des Réformateurs pour l’Alternance et la Justice (CRAJ) pour exiger l’abandon du projet de referendum que le régime IBK veut nous imposer de manière antidémocratique.

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En présence de plusieurs de ces membres, cette conférence était animée par son Président, Mahamane MARIKO. Dans leur déclaration, ils stipulent que notre vision politique découle de nos valeurs sociétales éternelles qui allient démocratie, liberté, tolérance, justice pour tous, responsabilité de chacun et égalité de tous. Ces valeurs cardinales, ancrées au plus profond de notre histoire, ont été magnifiées par la charte de KOUROUKANFOUGA.

Ayant tiré les enseignements de toutes les expériences riches et variées que notre pays, le Mali, a vécues de 1960 à nos jours, notre mouvement politique s’attache profondément à sa culture plurielle faite de patriotisme, d’esprit de solidarité et d’entraide mutuelle par notre devise : travail, justice, solidarité et engagement pour le changement.

La Convention des Réformateurs pour l’Alternance et la Justice propose au peuple Malien une vision politique partagée, qui a pour fondement l’homme, pris dans son milieu qui est le fondement naturel et qui est contraire à l’autre souvent né du mépris ou de l’arrogance. D’où le besoin et le souhait d’interpeller les plus hautes autorités Maliennes à surseoir au projet politique de révision constitutionnelle, qui devise plus qu’il ne rassemble les Maliens au moment où, plus que jamais, notre salut réside dans l’union sacrée sur les questions fondamentales de la République.

Depuis 2012, les conditions sécuritaires se dégradent dans le pays. L’épicentre des violences s’est retrouvé au Centre du pays notamment dans les régions de Mopti et Ségou où, désormais, les groupes extrémistes violents interdisent l’école conventionnelle. L’Etat n’a pas de représentations sur certaines parties du territoire national ; les FAMAS ne peuvent pas librement protéger les citoyens sur certaines parties du territoire national ; le gouverneur de Kidal est en résidence à Gao ; le président de la République ne peut pas se rendre à Kidal sans autorisation de la CMA.

En un mot, le Mali est un Etat atteint dans son intégrité territoriale, ce qui, à la lumière de l’article 118 de la Constitution du 25 février 1992, rend inconstitutionnel le projet de révision. Aussi, tout se passe comme si le pouvoir veut empêcher le peuple d’avoir accès à cette loi fondamentale qu’est la constitution, et qui doit être l’expression de sa volonté, sans oublier le contexte difficile, le climat social se délite, la paupérisation extrême du citoyen confronté à la flambée des prix des denrées de premières nécessités.

La CRAJ-Faso-Nyèta appelle l’opinion nationale et internationale à œuvrer pour la pacification du Mali en général, et des régions du Nord et du Centre en particulier. Elle appelle à la sagesse et au patriotisme du président de la République pour surseoir à toute initiative de révision constitutionnelle par l’organisation du référendum, le 09 juillet 2017, qui demeure inopportun et fratricide en ces moments de turbulences pour le Mali, qui peine à se redresser face aux menaces extérieures et intérieures qui pèsent sur son intégrité territoriale.

Pour mieux se faire entendre, des dizaines d’associations, l’ensemble des partis de l’opposition, la société civile et des patriotes convaincus  se sont regroupés autour d’une plateforme  ‘’AN TE A BANA’’ ‘’ne touche pas à ma constitution’’ a montré son désaccord en manifestant contre la tenue du referendum le Samedi 17 juin dernier à Bamako.

Ils ont répondus présent à l’appel de la plateforme, plusieurs personnalités politiques composées d’anciens Premiers ministres et d’anciens ministres, des leaders syndicaux et religieux mais aussi des leaders d’opinion et des patriotes de tous bords. Dans une union parfaite, et habillée pour la plus part en rouge, ces citoyens ont montré le CARTON ROUGE à IBK dans son obstinément à organiser le referendum le 9 juillet 2017.

Dans une déclaration à la fin de la marche, la plateforme ‘’AN TE A BANA’’ ‘’touche pas à ma constitution’’ a mis en garde le régime contre sa volonté de tripatouiller la constitution de 25 février 1992 chèrement acquise par le peuple souverain du Mali. Dans cette déclaration, on pouvait lire ’’AN TE A BANA’’ pour éviter  l’érection d’un monarque qui nomme le président de la cour constitutionnelle, nomme et peut révoquer le Premier ministre comme il attend.

Il peut réunir l’Assemblée Nationale et le Sénat en congrès pour tripatouiller la constitution selon ses désirs, pour empêcher l’avènement d’un président inamovible qui reste président à vie tant que les conditions ne sont pas réunies pour tenir des élections. Nous disons NON à cette révision parce qu’elle viole l’article 118, alinéa 3 qui stipule qu’aucune révision de la constitution ne peut être engagée s’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. Un pays qui contrôle au mieux le 1/3 de son territoire et où les 2/3 échappent à son entier contrôle peut-il tenir un referendum légitime ?

Comme conseil de sage, le retrait pur et simple de cette loi de révision constitutionnelle, inopportune, anticonstitutionnelle et source de division du Mali est le mieux indiqué pour  sauver sa peau. Il est  en général admis en politique que rien ne se passe comme prévue à l’image du commando parachutiste qui effectue son saut aérien.

                                                                                                                    Seydou Diarra