En occupant le fauteuil du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tièbilé Dramé occupe l’un des cinq postes stratégiques dans le gouvernement Dr Boubou Cissé. L’ex-directeur de Campagne de Soumaïla Cissé a, désormais, la lourde tâche de faire briller l’étoile « Mali » par-delà les mers et les océans. «Tièbilé» (homme rouge en Bambara) a fait voir de toutes les couleurs à IBK durant son premier quinquennat au point de se faire traiter de «Petit monsieur». L’escalade verbale entre les deux personnalités s’est poursuivie même au début du second mandat IBK. En effet, au lendemain de la réélection du président IBK, ce dernier indique sa volonté de collaborer avec l’opposition, Tièbilé Dramé rétorque: «IBK n’a pas de main à tendre puisqu’il n’a pas été élu par les Maliens».

Aux dires de Dramé, il est impossible de collaborer avec le régime IBK. Car, selon lui, «le signe caractéristique du régime est l’autisme». Les raisons de ce revirement à 180° Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition a frôlé le sujet sur un media étranger. «Il faut respecter le choix du Tièbilé Dramé. Il a un parti politique, ils ont fait le choix d’entrer dans le gouvernement, il faut respecter ça», a martelé le principal challenger d’IBK à la présidentielle dont Tièbilé était le directeur de campagne. Pour le Chef de file de l’opposition, le départ de Tièbilé et consorts n’est pas une trahison. La volte-face est pourtant réelle et plusieurs observateurs de la scène politique trouvent au moins deux raisons à cela. En effet, le Parti de la Renaissance de nationale (PARENA) de Tièbilé Dramé depuis sa naissance à dû mal à véritablement prendre son envol pour devenir un parti d’envergure nationale. Le départ, en 2012, de Konimba Sidibé, co-fondateur du parti, avec d’autres élus, a faibli le Parena. L’entrée au gouvernement du président du Parena vise à couper le cordon ombilical entre le Parena et l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Soumaïla Cissé. http://bamada.net/tiebile-drame-de-la-contestation-politique-a-la-diplomatie Tièbilé évite de justesse une ‘’fusion acquisition’’ à la manière de Convergence d’actions pour le peuple (CAP) de Racine Thiam. C’est connu, au Mali, un parti est supporté financièrement par son président fondateur. Lorsque ce dernier est un politique de profession, il va sans dire que le parti s’affaiblit aussi longtemps que ce dernier est au chômage technique. Aujourd’hui, avec sa position du chef de la diplomatie et au regard du pouvoir discrétionnaire qu’il détient dans le choix des futurs représentants du Mali à l’extérieur, Tièbilé Dramé pourra copter quelques transhumants politiques. En dehors de vouloir restructurer son parti pour la présidentielle de 2023, Tièbilé Dramé veut aussi se faire une santé financière. Le parti, pendant ces années de vache maigre, ne reposait que sur le dos du seul Dramé. Quoi de plus normal pour le ‘’Bélier en chef’’ de vouloir brouter un peu d’herbes fraîches. Le Petit Monsieur devenir un « Grand monsieur». Tièbilé cogne aussi fort qu’un Bélier, symbole même de son parti. Si IBK veut mener à bien ses reformes sans avoir à constamment regarder par-dessus son épaule, il a intérêt à avoir, avec lui, l’ancien journaliste dont les sources sont d’une fiabilité déconcertante. Rappelons-nous, les scandales suivants: l’avion présidentiel, le marché d’équipement de l’armée, l’engrais frelaté, les tracteurs aux paysans, la commande d’avions militaires au Brésil. L’Homme rouge, en bon opposant politique, avait réussi à peindre, en noir, toutes les entreprises du régime IBK, durant les cinq dernières années et même à faire de la réélection de ce dernier un scandale international. Que peut produire cette union incestueuse ? Les Maliens observent.

LYNX

Soource: Niarela.net