Plus rien ne sera comme avant sur la scène politique malienne à l’issue de la joute présidentielle dernière.

Dans cette bataille électorale, toutes les forces politiques ont misées. Chacun au prorata de son implantation et de l’étendue de ses moyens. Tous les hommes politiques y étaient à cette foire politique. Les uns et les autres ont fait des choix. A l’arrivée, c’est l’alliance ‘’Ensemble pour le Mali’’ et son candidat Ibrahim Boubacar Keïta qui l’emporte au second tour. Durant ces derniers mois, les Maliens ont assisté à des alliances parfois contre nature, à des revirements spectaculaires et à des choix audacieux et hasardeux. Au finish, plus rien ne pourrait être comme avant. Car des opposants se sont retrouvés dans le camp des vainqueurs et des proches supposés proches du régime se sont retrouvés du côté de l’opposition. Ces voltefaces et se repositionnements vont occasionner à coup des cassures dans les états-majors politiques donnant ainsi lieu à une inévitable reconfiguration de la classe politique.

C’est ainsi, qu’après cinq ans d’accompagnement dans le cadre de l’Alliance pour le Mali (APM), regroupement de 10 partis politiques, qui accompagnait IBK, le parti Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) du Dr. Choguel Kokalla Maïga a décidé de rejoindre le camp de l’opposition certainement pour les cinq prochaines années. Dans ce choix décidé au second tour de la présidentielle, beaucoup de militants et des cadres du partis ne se retrouvent point. A défaut d’aller à l’opposition et subir les foudres du régime, certains claqueront inexorablement la porte du parti du tigre.

Au sein de l’Adema PASJ, grand parti allié du candidat IBK, plusieurs ténors et cadres du partis ont été exclus pour indisciplines. Notamment, Dramane Dembélé qui a décidé de se présenter contre la volonté de la Direction du parti.

Il a aussi, Mountaga Tall et son parti Cnid Faso Yiriwa Ton qui sont dans la même situation que le MPR. Après la défaite de leur candidat à la présidentielle, il s’est retrouvé du côté des contestataires. Même si le président Tall ne s’est pas affiché avec ouvertement et publique avec le candidat de l’opposition Soumaila Cissé, ses joutes verbales à l’encontre du président IBK laissent présager sa destination. Il va donc, refaire, l’épreuve de l’opposition durant cinq ans.

La reconfiguration du paysage politique s’imposerait aussi par le fait, qu’il y aura certainement des frustrés qui vont prendre le maquis après la formation du premier gouvernement du nouveau quinquennat. Certains croient tellement en leur étoile et leur force engagée dans la présidentielle, qu’ils croient dur comme fer qu’ils ont ministrables ou PDG de banque.

Beaucoup des clubs, associations et mouvements de soutien vont se muer en partis politiques. On parle déjà de celle du ministre Ben Kattra, Mouvement IBK An ka Ta, de Hamady Sangaré avec son mouvement ‘’Mali IBK’’, entre autres.

L’autre fait déterminant de la scène politique serait la direction de l’opposition. Beaucoup de leaders et non des moindres qui ont toujours contesté le statut de Soumaila Cissé vont s’essayer au jeu. Dans la mesure où, ils doivent faire cinq ans dans l’opposition, mieux vaut être la tête de file et de bénéficier des privilèges liés à ce poste. Mais, il va falloir attendre les législatives à venir pour déterminer les forces en présence.

Dans cette course, des jeunes cadres vont devoir vouloir jouer les premiers rôles en lieu et place de ce qu’ils qualifient « des acteurs du mouvement démocratique ». Selon eux, il est grand temps que la relève soit assurée et que le paysage politique change de visage. Des très belles empoignades en perspectives.

Jean JACQUES

 

Source: Azalaï-Express