Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (CoFoP) n’ont pas participé,  hier, à Koulouba, à la remise du rapport du Comité d’experts sur la révision constitutionnelle par IBK à la classe politique. Ce boycott de ces deux fronts se justifie par leur non-participation à l’élaboration dudit document.    

Hier jeudi, le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA a reçu des responsables des partis politiques pour leur remettre le rapport du Comité d’experts sur la révision constitutionnelle. Egalement conviés, le FSD et la CoFoP ont décidé de la stratégie commune de ne pas participer à la rencontre.

Des responsables de ces fronts de l’Opposition joints par nos soins, hier jeudi, évoquent deux raisons fondamentales justifiant ce boycott. Selon Diguiba KEITA dit PPR, responsable politique du Parena, ils ne participent pas à la cérémonie parce que le régime a failli à ses engagements de tenir un processus de révision inclusif avec l’ensemble des acteurs (la classe politique et la société civile). « Ce qui s’est passé n’est pas un processus inclusif, contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire. Nous avions demandé un dialogue politique avant le processus pour déterminer les approches. Rien de tout cela n’a été fait », a déploré M. KEITA, tout soulignant que le FSD, dont son parti est membre, n’a pas participé à l’élaboration de ce document. « Si nous voulons être cohérents avec nous-mêmes, la meilleure décision était de boycotter cette rencontre. Et je suis ravi que les directions du FSD et de la CoFoP sont allées dans ce sens », a indiqué PPR, avant d’ajouter : « en nous invitant à cette remise, le régime veut nous mettre devant un fait accompli que nous n’accepterons pas ».

De son côté, le président de la CODEM également un  des responsables de la CoFoP a affirmé qu’ils ne seront pas de la rencontre.  Pour lui, le régime a mis la charrue avant les bœufs dans ce processus de révision de la constitutionnelle. « Les préalables pour baliser le terrain, pour arrondir les positions ont été ignorées par le gouvernement », a dénoncé Housseini Amion GUINDO en rappelant qu’ils avaient demandé au régime d’aller à la décrispation du climat avant d’entamer les réformes politiques et institutionnelles. « Il aurait fallu seulement que le chef de l’Etat, avant de porter le projet, rassemble et écoute l’ensemble des acteurs autour de la question. En ce moment, les gens allaient se sentir concernés», a-t-il déclaré.

Aussi, dans ce processus l’agenda international ne doit pas ignorer l’agenda national, a souligné le  président Housseini Amion GUINDO. Certes la communauté internationale soutient cette réforme, mais le contexte du pays ne s’y prête pas parce que marqué des conflits intercommunautaires, la crise au front social, etc. A son avis, il faut donner la priorité à la résolution de ces problèmes en priorité pour après parler de la réforme constitutionnelle qui est bien sûr nécessaire. « Avec les tueries au Centre, avec la famine qui guette cette zone sans qu’aucune solution ne soit trouvée à ces problèmes, je ne pense pas qu’il soit opportun cette révision. Cela revient à inverser la priorité », a signalé Housseini Amion GUINDO.   

Pour sa part, Nouhoum TOGO, du Cabinet du Chef de file de l’Opposition s’étonne du comportement du régime d’amener à tout prix le processus de révision de la constitution, alors qu’une partie du pays est inaccessible à  cause de l’insécurité.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin