Cette rencontre se veut un espace d’échanges visant à mettre les questions économiques au centre des préoccupations nationales. Elle offre également l’occasion aux décideurs de mener des réflexions permettant d’aboutir à des réformes indispensables pour la relance économique

abdoulaye idrissa maiga pm premier ministre

« Monsieur Ibrahim Boubacar Kéita, le principe qui régit le gouvernement despotique est la crainte. Tandis que la vertu est celui de la République et l’honneur celui de la monarchie. Le principe qui régit l’entreprise est l’innovation, la passion et la créativité. Monsieur le président de la République, nous vous demandons quel souvenir vous voulez que vos contemporains gardent de vous, les gens de l’entreprise seront prêts à vous accompagner pour réaliser ce souvenir. Monsieur le président de la République, quel héritage vous voulez léguer ? Les gens de l’entreprise sont prêts à vous accompagner pour la réalisation de cet héritage. Protégeons ensemble nos entreprises. Faisons du Mali un pays où il fait bon vivre », ce cri de coeur a été lancé par le président du Conseil national du patronat malien à l’occasion de la première édition de la Rentrée économique, tenue hier à Koulouba sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita. C’était en présidence du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, des présidents des Institutions de la République, des membres du gouvernement, des ambassadeurs accrédités dans notre pays et de nombreux opérateurs économiques. « L’emploi et la formation professionnelle : quelles mesures pour quels résultats ? » et « La commande publique : les mesures urgentes pour un impact immédiat » sont les deux thèmes retenus pour cette rentrée économique initiée par le Conseil national du patronat malien. Son président, Mamadou Sinsi Coulibaly, expliquera que cette rencontre, désormais inscrite dans l’agenda des décideurs politiques, se veut un espace d’échanges visant à mettre les questions économiques au centre des préoccupations nationales. Elle offre également l’occasion aux décideurs politiques et économiques ainsi qu’aux partenaires au développement de mener des réflexions permettant d’aboutir à des réformes majeures, indispensables pour la relance économique. « Le Mali, maintenant plus que jamais, en a besoin. Car le chemin qui mène à la paix et à la stabilité, passera nécessairement par une croissance économique forte, soutenue par un développement plus harmonieux et mieux redistribué à nos populations. Nous restons convaincus que le secteur privé a un rôle prépondérant à jouer dans cette recherche de paix et de stabilité », a soutenu le président du patronat malien. Abordant les thématiques de cette première édition, Mamadou Sinsi Coulibaly dira qu’elle est en parfaite harmonie avec le projet présidentiel visant la création de 200.000 emplois comme réponse efficace au chômage, à la pauvreté et à la propagation des idéologies extrémistes. S’agissant de la formation professionnelle, il a indiqué : « on a coutume de dire que la 3è révolution après la révolution industrielle, est celle du numérique, fondée sur le savoir, l’innovation et la créativité. La contribution du capital immatériel dans la richesse et la compétitivité des entreprises est en effet si importante que l’on parle désormais d’économies fondées sur le savoir ». Quant à la commande publique, le président du Conseil national du patronat malien a noté que ce thème a son importance en tant que levier pour la relance économique. « Notre tissu économique est composé essentiellement de PME-PMI et de micro-entreprises. On peut les protéger en facilitant leur accès à l’offre publique parce qu’elles existent déjà et ont prouvé un certain savoir-faire », a-t-il déclaré. Au regard de nombreux défis à relever, le Conseil national du patronat malien, par la voix de son président, propose des réformes concrètes en lien avec les deux thèmes de la rencontre. Ces réformes portent notamment sur le bon fonctionnement de l’entreprise comme le renforcement du pouvoir du conseil d’administration, la limitation du mandat d’un directeur général, la suppression de la taxe emploi jeune et de la taxe logement, la diminution du taux de l’ITS (impôt sur les traitements et salaires) de 37% à 25%. Concernant la commande publique, le patronat souhaite que la priorité soit donnée aux entreprises maliennes. Le président Mamadou Sinsi Coulibaly a souhaité l’adhésion des départements ministériels concernés et leur implication totale à faire aboutir ces réformes. Dans son intervention, le chef de l’Etat a souligné la pertinence de cette initiative qui a tardé à se mettre en place dans notre pays. Ibrahim Boubacar Kéita a, du coup, assuré que la rentrée économique sera organisée l’année prochaine quand il sera toujours au palais présidentiel. Le président Kéita a essentiellement axé son intervention sur l’importance du rôle du secteur privé dans le développement du pays, mais encore faudra-t-il que tout cela soit possible dans un climat de paix et de stabilité. Les actions terroristes portant sérieusement un coup à la libre circulation des biens et des personnes, le chef de l’Etat a assuré que la lutte contre cette pratique lâche sera menée jusqu’au bout avec le concours des pays et organisations partenaires. Le président de la République a également rassuré le patronat de la bonne foi du gouvernement qui travaillera à alléger quelques lourdeurs entravant le bon fonctionnement des entreprises. « Notre intérêt est de voir avec vous, tout ce que nous pouvons faire ensemble, de manière intelligente, pour que les entraves au développement économique du Mali soient levées », a-t-il déclaré. Remerciant de nouveau le patronat pour son heureuse initiative, le président Kéita a promis de le revoir dans les six mois pour faire la revue de ce qui a été fait par rapport aux propositions faites dans le but de relancer l’économie et d’augmenter la croissance.

Madiba KEITA

 

Source: essor