La Cour constitutionnelle, dans son audience du mercredi 8 août dernier, a proclamé les résultats définitifs du 1er tour de l’élection présidentielle. Ladite audience était présidée par le président de l’institution, Manassa Danioko, en présence de l’ensemble des neuf juges communément appelés les neuf sages.

Dans son réquisitoire, le président de la Cour constitutionnelle a expliqué les canevas de travail de son institution. Avant d’évoquer la question épineuse des requêtes formulées par les différents candidats. Celles-ci sont relatives aux irrégularités constatées lors du scrutin du 29 juillet dernier.

Rappelons qu’à la suite de la proclamation des résultats provisoires par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, plusieurs candidats, en l’occurrence Soumaila Cissé, Aliou Diallo, Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra, Mamadou Diarra, Mohamed Ali Bathily, Oumar Mariko avaient déposé des requêtes en annulation pour irrégularités constatées notamment les bourrages d’urnes, les achats de conscience et d’autres violations de la loi électorale le jour du scrutin. S’y ajoute également une requête demandant la récusation de certains membres de la Cour constitutionnelle, dont la patronne de l’Institution.

Après l’analyse des différents recours dans le fond et dans la forme, la Cour constitutionnelle a balayé d’un revers de main toutes les requêtes formulées ça-et-là par les différents candidats à l’élection du présidentielle de la République. Toutefois, la Cour a validé plus d’un millier de voix qui avaient été préalablement annulées par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Selon lui, la position de l’empreinte ne souffrait d’aucun doute par rapport au choix de l’électeur. Ces voix ont été ainsi réparties entre les candidats où plus de 500 ont été attribuées à IBK et un peu plus d’une centaine à son principal challenger Soumaïla Cissé.

A l’analyse, après le rejet de presque la totalité des requêtes en annulation et la validation de certains bulletins nuls, dont près de la moitié a été attribué au président candidat, le score de IBK a connu une légère évolution. Ainsi, il passe de 41, 42% à 41, 78%. Toutefois, il conserve sa place de première position. Il est suivi du chef de file de l’opposition avec 17,78% des suffrages exprimés.

Quant au candidat de l’Adp-Mali, Aliou Diallo, il a lui aussi constaté une nette amélioration de son score. Ainsi, il passe à 8, 03% en maintenant sa place de troisième. Le candidat du RpDM, Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra arrive en quatrième position avec plus de 7% des suffrages exprimés.

Avec ce verdict, la Cour constitutionnelle vient de confirmer la tenue d’un second tour entre les deux premiers, notamment IBK et Soumaïla Cissé, car aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, soit plus 50% des voix.

Il convient de noter que le second tour est constitutionnellement prévu pour le dimanche prochain. Cependant, la question fondamentale à laquelle la Cour constitutionnelle doit désormais répondre, c’est la position des 20 candidats qui rejettent en bloc les résultats du 1er tour de l’élection. Aussi, ils conditionnent leur participation au recomptage des voix par bureau et au limogeage du ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf.Les prochains jours nous édifieront sur l’issue de ce bras de fer entre le camp du président sortant IBK, candidat à sa propre succession, et le collectif des candidats à l’élection du président de la République.

B. PAÏTAO  

Source: Aujourd’hui Mali