Le gouvernement de la République du Mali a privilégie les concertations à la base en vue d’obtenir un large consensus sur le processus de révision constitutionnelle en cours  dans notre pays. C’est dans ce cadre que le président du comité d’experts pour la réforme constitutionnelle, l’ancien ministre Makan Moussa Sissoko et son collègue Ibrahim Samba Touré ont supervisé le 9 mars à Kayes les travaux du forum citoyen d’écoute et d’échanges sur la réforme constitutionnelle dans la salle de conférence de la délégation régionale de la chambre de commerce et d’industrie du Mali. 

Les participants ont souligné la nécessité de procéder à une révision de la constitution du 25 Février 1992, en vue de corriger les lacunes et les insuffisances qui ont été constatées. Ce processus vise à créer des conditions favorables à la paix, à la cohésion sociale, au renforcement de la démocratie et au développement. « Le comité est venu pour vous écouter et non vous soumettre un projet. A l’instar d’autres régions du pays et du district de Bamako, vous devez faire des propositions conséquentes », a indiqué le gouverneur de la région de Kayes, le contrôleur général de police Mahamadou Zoumana Sidibé qui a invité chaque participant à se considérer comme le porte-parole d’une couche sociale.

A sa suite, le Pr Makan Moussa Sissoko s’est livré à un exercice d’éclairage : « la révision constitutionnelle est une nécessité absolue. Elle n’est pas souhaitée pour le confort de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. La classe politique avait émis le souhait d’une décentralisation poussée en 2000 et en 2012, bien avant la signature de cet accord. Nous avons aussi  besoin de renforcer nos institutions. La transition est difficile en 40 jours, en cas d’empêchement du président de la République », a-t-il soutenu.

La campagne s’est poursuivie à  Koulikoro  sur le projet de révision de la Constitution. C’était dans la salle de conférence du gouvernorat de Koulikoro, sous la présidence du chef de l’exécutif régional, le colonel-major Mamary Camara, en présence de son homologue de Dioila Dédéou Bagna Maiga, des membres de la mission des experts sur la réforme constitutionnelle conduite par  Mme Diallo Keita Kayentao.

En dépit de nombreux acquis en matière d’avancées démocratiques, la constitution du 25 février 1992 a montré  avec   les épreuves du temps des lacunes pour lesquelles, il est nécessaire voire indispensable d’apporter des corrections » a affirmé le gouverneur de Koulikoro. Au-delà de ces insuffisances, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, les engagements internationaux, sous-régionaux et régionaux auxquels notre pays a librement souscrits, nous exigent de procéder à certains amendements de notre Constitution, a expliqué le gouverneur.  L’objectif général du forum est d’instaurer un cadre de débat citoyen sur la révision constitutionnelle. Mme Diallo Keita Kayentao, chef de la mission des experts, a précisé qu’il s’agit de donner la parole sur la révision constitutionnelle dans l’optique de recueillir les propositions et suggestions.

C’est dans cette optique, que le Week-end dernier, l’UM-RDA, membre de l’Alliance ‘’Ensemble pour le Mali a organisé un atelier sur la loi électorale et les modes de scrutin. Il s’agissait d’échanger autour des modifications  apportées par   la loi du 17 octobre 2016-48, modifiée, portant la loi électorale pour une meilleure représentativité des populations maliennes à l’Assemblée Nationale dans le cadre de l’équilibre  démocratique. C’était au siège du parti à Bamako.

Pour le président de l’UM-RDA Faso jigi, son parti, en tant que parti de l’indépendance entend apporter une contribution de taille à toutes ces réformes. ‘’ C’est dans ce contexte que nous avons décidé d’organiser ce cadre d’échanges, sur la loi électorale, les différents modes de scrutin et la réorganisation territoriale’’.  Aussi, ajoute t-il, l’UM-RDA  à le devoir de contribuer à une meilleure connaissance par ses cadres de la loi électorale et des différents modes de scrutins en vue d’opérer des choix en toute connaissance de cause. De même, conformément à la volonté du gouvernement d’organiser la consultation référendaire et l’élection des députés à l’Assemblée Nationale au plus tard le 30 juin 2019, date de fin de la prorogation du mandat des députés, cet atelier est organisé dans le cadre de l’accompagnement de l’action gouvernementale pour la réussite du processus de la révision de la Constitution.

Les résultats de cet atelier permettront la réalisation du second chantier du gouvernement dans la période ciblée qu’est l’élection des députés à l’assemblée Nationale qui impose la relecture de la loi du 17 octobre 2016. Le président de l’UM-RDA a entre  autres abordé le mode de scrutin qui continue à faire l’objet de questionnements, la problématique de la gouvernance des élections notamment les organes, la gestion des élections et la question de la circonscription électorale de référence pour une meilleure représentativité des populations à l’Assemblée Nationale.

A la fin de cet atelier, les participants auront une meilleure connaissance de la loi électorale,  des  informations sur les différents modes de scrutin, des analyses sur  les forces et faiblesses des organes de gestion des élections au Mali, prendront  connaissances des différents modèles de gestion des élections des pays francophones d’Afrique. Ils auront aussi à échanger  sur la problématique des circonscriptions électorales de référence pour l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, discutés de la problématique de l’élection des Maliens établis à l’extérieur entre autres.

  Seydou Diarra 

 

Source:  Le Carréfour