En cette heure fatidique du bilan d’IBK, la conscience populaire malienne est farouchement unanime sur un constat : rien n’a marché et le peuple a été trahi par des imposteurs ! En conséquence, les maliens, aujourd’hui, n’envisagent plus autre choix que de chasser du pouvoir, celui-là qui leur avait promis monts et merveilles alors qu’il n’en avait point les qualités requises. D’où, un vaste élan de vote-sanction s’annonçant implacable contre le régime. Cela, en parfaite symbiose avec les forces alternatives et au risque de laisser le pays s’engloutir dans les entrailles de l’enfer. Ce faisant, IBK et ses proches n’ont plus qu’à se préparer à répondre de leur crime.    

Personne (sauf les plus avisés) n’avait cru que le Mali tomberait aussi bas sous le règne de celui-là qui a toujours adoré se faire appeler “Kan Kelen Tigui” (Homme d’honneur). Le peuple malien, en l’élisant à la tête du pays, ambitionnait tout d’abord de sauvegarder le peu de dignité qui lui restait et réussir ensuite à restaurer la respectabilité de l’Etat aux yeux des autres nations et qui avait été sauvagement bousillée par les régimes précédents.

Cependant, non seulement, la situation actuelle du pays est pire qu’en 2013, mais aussi, le “Kan Fila Tigui” (Homme-caméléon), n’ayant manifestement aucun plan de sortie de crise, s’est politiquement mis à pied d’œuvre en vue d’arracher un second mandat présidentiel plutôt que d’avoir l’humilité de reconnaître son incapacité de conduire le Mali là où il le fallait, et se retirer sagement du pouvoir. Ce qui lui permettrait d’en sortir grand. Mais hélas, c’est carrément ignorer la boulimie du pouvoir d’un homme comme IBK !

Un Président ‘’jouisseur’’ et ‘’dévorateur’’

Pour en venir aux faits proprement dits, lorsqu’il a, en effet, été demandé une gestion transparente et parcimonieuse des deniers publics, ces mafiosiques ne nous ont servis autre qu’un Gouvernement pléthorique et budgétivore ouvrant la voie à une succession grossière de scandales financiers jamais constatés dans la vie de l’Etat. Le Président élu sur fond d’une extraordinaire confiance, n’a fait que se livrer aux prodigalités les plus folles, teintées d’un goût démesuré pour la bougeotte.

Ensuite, quand les Maliens ont exigé la méritocratie et “Le Mali d’Abord”, le régime n’a su que leur servir “La Famille d’Abord”, couplée à une gérontocratie réactionnaire n’hésitant pas à “faire la guerre” à tous ceux dont le sang neuf pourrait constituer une force novatrice susceptible de faire bouger les choses. Pour ce qui concerne les besoins liés à la sécurité alimentaire, les Maliens se sont plutôt vus servis une sous-alimentation aggravée prenant appui sur une politique agricole fantaisiste et dissipatrice ainsi qu’une inondation du marché local par des denrées importées, dont certaines, empoissonnées.

Sur le plan sécuritaire, les quatre ans qu’Ibrahim Boubacar Kéita a passés à la tête du pays, sont restés incontestablement dominés par un “Far-West” et son corollaire de psychose généralisée avec, à sa base, un nombre incalculable de victimes. Des processus de gestion divisionniste du pouvoir ayant donné lieu à des massacres intercommunautaires qui n’ont certainement pas encore fini d’endeuiller de pauvres familles.

En réponse à une éducation de qualité, nous nous sommes retrouvés avec une école de brigands, dirigée par des maltôtiers sans scrupule, des prévaricateurs affamés et autres affairistes sans vergogne. Une institution sociale grossièrement politisée à des fins électoralistes par un régime visiblement arrivé à son dernier virage. Et l’université en a payé le prix fort au regard de toutes ces violences et divisions créées entre les étudiants.

Modibo Kane DIALLO

 La Sirène