La signature de l’Accord politique le 2 mai 2019 à la primature pour former dit-on ‘’un Gouvernement de mission’’, a donné naissance à un nouveau gouvernement de trente-huit membres. Cet Accord, dans son esprit, favorise la cohésion sociale ainsi que le dialogue national  permettant de travailler main dans la main afin de sortir le pays de la crise. Cela ne sera possible que si toutes les parties signataires sont de bonne foi. Le contraire risquera d’enfoncer davantage le pays et de rendre la tâche très difficile au nouveau Premier ministre.

Certes, Boubou Cissé a déclaré juste après la signature du document qu’il ne s’agit nullement de ‘’partage de gâteau’’, mais plutôt de la mise en place d’un gouvernement de mission et que cette nouvelle équipe sous son leadership et celui du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, travaillera à ‘’bâtir des relations nouvelles sans qu’un parti ou un regroupement ne se confonde avec un autre, ou abandonne son idéologie au profit d’un autre’’.

Pour l’heure, cet Accord doit sa crédibilité à la sincérité et au respect des engagements par les parties signataires. Déjà, le document fait une large ouverture au Premier ministre dans son Article 4 qui stipule :« Le gouvernement formé travaillera dans la collégialité et ne saurait servir de terrain de promotion politique d’un parti ou d’un regroupement, ni de contestations politiques  qui conviennent plutôt à un parlement. Une fois qu’ils ont pris fonction, les ministres répondent au Premier ministre, chef du gouvernement et seulement à lui. »

Les missions assignées à cette équipe gouvernementale concerne : la paix et la cohésion  nationale ; les reformes politiques et institutionnelles ;  la lutte contre le terrorisme et une plus grande sécurisation de l’ensemble du pays, en général, et des régions du Centre en particulier ; la mise en œuvre des résolutions et recommandations des états généraux de l’éducation ; l’apaisement du front social par la refondation du cadre légal et règlementaire du monde du travail sans mettre en cause les droits acquis des travailleurs ; une croissance économique inclusive ; la restauration de l’autorité de l’Etat ; la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ; la promotion de la jeunesse ; le renforcement de la diplomatie malienne et la coopération internationale et enfin la lutte contre les changements climatiques.

Pour l’instant, des nouvelles têtes au sein de ce nouveau gouvernement rassurent le peuple malien. Cela, grâce à leurs parcours jugés plus au moins crédibles. Il s’agit particulièrement de l’ancien Secrétaire exécutif de l’ONU-SIDA, Michel Hamala SIDIBE, au ministère de la Santé et des Affaires sociales ; tout comme Malick Coulibaly au département de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux ; Docteur Témoré Tioulenta à l’éducation nationale et le Professeur Mahamadou Famanta au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Par contre, la présence de certaines personnes dans cette nouvelle équipe crée déjà du doute dans la tête de plusieurs observateurs sur sa capacité de pouvoir réussir dans ces différentes missions dont la survie du pays dépend aujourd’hui. Du coup, il sera trop tôt de penser que ce gouvernement est finalement le remède pour la situation actuelle au Mali.

Issus de divers horizons, ces nouveaux ministres qui incarnent désormais l’espoir de tout le peuple malien n’ont pas droit à l’erreur. Car, la réussite de leurs missions est synonyme d’un nouveau départ pour notre pays d’autant plus que les acteurs politiques et de la société civile semblent être désormais unanimes sur les vrais maux de l’heure et s’engagent à proposer des solutions appropriées et pérennes à cette nouvelle équipe gouvernementale. Donc, le plus important aujourd’hui est le fait que plusieurs acteurs politiques et de la société civile s’engagement, à travers ledit Accord politique, à accompagner cette nouvelle équipe dans la recherche de la solution.

Ousmane BALLO

Ziré-Hebdo