Une fois de plus, le ministre de la Justice, garde des sceaux, Me Kassoum TAPO revient avec ses vieilles méthodes de menace et d’intimidation, qui au lieu d’apaiser les esprits ne font que les surchauffer. C’est dans cadre que dans un entretien qu’il a accordé au journal ‘’L’indépendant’’, met en garde les leaders de la manifestation du 11 août contre tout débordement qui en découlerait. Cette mise en garde en a ajouté à la colère des manifestants déjà indignés face à un régime accusé de tous les péchés.

 

Des manifestants arrêtés jugés et écroués le même jour à la prison centrale de Bamako, des avertissements sévères à l’endroit des manifestants et les responsables du M5-FRP qui risquent de faire arrêter et traduits devant la loi. Voilà la réaction du ministre TAPO dans les journaux et sur les réseaux sociaux.

« S’il y a dérapage, les organisateurs répondront devant la loi. Personne n’a le droit de casser ce pays », met-il en garde. Comme pour énerver davantage les manifestants, il règle ses comptes avec certains d’entre eux (Mohamed Ali BATHILY et Oumar MARIKO) qui ne cessent d’émettre des doutes sur sa bonne moralité et même sa compétence. En effet, ces responsables du M5 l’accusent d’avoir « détourné des dizaines de milliards » lors de son passage à la CENI sous le régime de l’ex-président Alpha Oumar Konaré.
« Ça leur aurait fait bien plaisir, si l’on avait partagé ces fantomatiques milliards derrière lesquels ils courent depuis des années… », répond-il à ces détracteurs au micro de nos confrères de L’Indépendant.
Ces propos déplacés venant d’un ministre de la République ne font que renforcer la détermination des manifestants et des responsables du mouvement qui ébranlent déjà le régime boiteux du président IBK. Les déclarations de Me TAPO renforcent nos convictions selon lesquelles, le sport favori du régime en place est le mensonge, la violation des lois et l’arrogance », a clamé Me BATHILY à la faveur d’un point de presse du M5-RFP !
Pourtant, les marches historiques de An tè A Bana pour le « non » au référendum constitutionnel de 2017 devaient servir de leçon pour le Me TAPO, puisqu’il était l’artisan de cette réforme, à l’époque.
Il ne s’agit pas d’une première sortie ratée du ministre. Lors d’une de ses sorties à l’ORTM, à la veille d’une manifestation de la Plateforme en 2017, il traité tous les manifestants d’apatrides, avant de rassurer le Président de la République que cette révision constitutionnelle se ferait, malgré la réticence de la rue.
Au finish, le conseil des ministres du mercredi 21 juin 2017 annonce le report sans date du référendum qui était prévu pour le 9 juillet de la même année. Pourtant, le ministre Kassoum Tapo et le gouvernement avaient toutes les cartes légales en main pour faire examiner le recours de l’opposition et tenir le référendum le 9 juillet 2017. Faut-il croire que son employeur n’a pas laissé le gouvernement utiliser ces cartes. Va-t-il tirer les enseignements de cet échec ?
En tout cas, tous ceux qui ont voulu se comporter en digne héritier du Grand Justicier n’ont jamais eu de solutions devant un peuple déterminé.
Il serait mieux pour le nouveau ministre de la Justice de remettre les pieds sur terre, à ne pas jeter de l’huile sur le feu et surtout savoir raison garder, à l’image de son collègue BAH, ministre de l’Administration territoriale qui recommande des dispositifs de sécurité adaptés à la situation (fermer bureaux et autres lieux visés par les manifestants en vue de préserver les biens de l’État). Comme pour dire, à un problème exceptionnel, une solution exceptionnelle.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : INFO-MATIN