Les membres du Conseil National de Transition (CNT), réunis, samedi 30 janvier, en séance plénière, ont approuvé par 101 voix pour, zéro contre et zéro abstention, le projet de loi autorisant la ratification de l’Accord de financement entre le Mali et l’Association Internationale de Développement (AID). Ce programme permettra au Mali d’avoir un prêt de 18,1 milliards F CFA, remboursable sur 32 ans, après un délai de grâce de 6 ans.

 

Le projet d’Accord de financement, signé le 12 janvier, entre le Mali et l’AID, puis adopté le 21 janvier, en Conseil des ministres, a été soumis, samedi, à l’approbation des 121 membres du Conseil National de Transition (CNT). Cet organe législatif, après délibération, a donné quitus, avec 101 voix pour, zéro contre, zéro abstention.

Cet Accord, conclu entre le Mali et l’AID, est relatif au Programme de financement de la politique de Développement du commerce régional de l’Energie en Afrique de l’Ouest-Mali. Son montant s’élève à 18.104.413.200 FCFA, assorti des droits de tirage spéciaux. Il est remboursable sur 32 ans, après un délai de grâce de 6 ans et vise à  » renforcer le marché régional de l’électricité au niveau de la CEDEAO « .

Ce projet permettra au Mali de renforcer son secteur énergétique, faire face à ses engagements nationaux et internationaux, mettre en place des politiques facilitant des échanges transfrontaliers d’électricité à partir du gaz naturel, d’énergie hydraulique et renouvelable à des coûts abordables. Sa signature par le gouvernement et son approbation par le CNT interviennent au moment où les coupures intempestives d’électricité surviennent quotidiennement, consécutives à des  » incidents techniques« .

Les délestages dus aux pannes sèches

Le ministre des Mines, de l’Energie et l’Eau, Lamine Seydou Traoré, qui a défendu le projet devant les membres du CNT, a dévoilé que 65% des délestages au Mali sont dus aux pannes sèches – problèmes de fournitures de carburant- et les 25% restants sont liés à des pannes sur les postes de transit. Cela, malgré le fait que le Mali détient 104 des 200 mégawatts disponibles à Manantali. «  C’est une contrevérité de dire que Manantali seul peut approvisionner le Mali en électricité« , a affirmé le ministre, ajoutant que le Mali est disposé à prendre la totalité des mégawatts de ce central hydraulique, qu’il partage avec d’autres Etats.

Une dette de 180 milliards FCFA à payer par l’EDM

Une autre cause des coupures d’électricité concerne, à ses dires, le fait que des tribunes du central de Sélingué sont en panne. Le ministre soutient que 25 milliards FCFA ne suffisent pas pour réhabiliter ces turbines, dont une a été déjà réhabilitée. Il promet néanmoins que les autres le seront très rapidement. «  La fin des problèmes de délestages dépendra de notre volonté d’investir « , a-t- il déclaré, en révélant que  » Energie du Mali a 180 milliards FCFA de dette d’exploitation, dont 70 milliards et 30 milliards, respectivement pour la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE-Côte d’Ivoire) et Star Oil « .

Ces deux sont, indique-t-il, des partenaires stratégiques, dont le non-paiement des dettes entrainera l’arrêt d’exploitation. C’est-à-dire «  si nous ne payons pas ces fournisseurs, notre exploitation s’arrête « , a lâché le ministre, qui précise que le recouvrement n’est pas un problème particulier pour EDM-SA mais les fraudes, dont  » les auteurs et complices seront recherchés et traduits devant la justice « .

Moussa Sayon CAMARA

Source: l’Indépendant