Le président de la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM), Housseyni Amion Guindo, était face à la presse le samedi dernier au siège de son parti. Objectif : faire le compte rendu de la 4e conférence nationale du parti et se prononcer sur les sujets d’actualités.

Habillé en boubou blanc, le président du parti de la Quenouille a évoqué certains objectifs de la conférence qui, dans un temps, sont statutaires. Le remembrement du bureau national du parti, les questions d’intérêt national, notamment les trois propositions du parti pour la sortie de crise au Mali étaient aussi à l’ordre  du jour selon celui affectueusement appelé Poulo.

Parlant du remembrement du bureau, le président de la Codem s’est réjoui de l’arrivée de plusieurs militants, dont l’ancien maire de Gao et ancien président du PDES. Certains de ces nouveaux adhérents ont, aux dires du conférencier, occupé les postes vacants créés au départ de certains cadres. Donc, le parti, même s’il a perdu certains cadres, il en a reçu l’adhésion de  plusieurs. « L’état de santé de la codem est très bon. Nous sommes dans la cour des grands et nous allons chercher à nous imposer dans cette cour des grands », a déclaré son président très optimiste de l’avenir de  son parti qui, aujourd’hui, est bien installé partout à travers le pays.

Selon l’ancien ministre de l’Éducation nationale, la question des propositions du parti  basées sur trois axes prioritaires pour la sortie de crise du Mali a été aussi évoquée lors de la 4e conférence nationale. Ces trois propositions sont entre autres : un message d’urgence du Chef de l’État à la Nation ;  la tenue des législatives dans les délais avant toutes autres élections ; l’organisation d’un dialogue national inclusif qui conduira aux réformes sans aucune précipitation

S’agissant de la 1re proposition,  le président de la Codem trouve nécessaire que le président de la République fasse  une adresse à la nation par rapport à la situation actuelle du pays. Les crises sécuritaires, financières, éducatives, politiques…IBK doit,  selon ce parti membre de la COFOP,  se prononcer sur tous les aspects. Ce n’est pas tout, la Codem suggère que le président IBK explique clairement les objectifs de ses démarches pour la décrispation du climat politique.

En ce qui concerne le retour à l’ordre constitutionnel, la Codem a insisté  sur la nécessité de l’organisation des élections législatives même  s’il reste pessimiste quant à la tenue des législatives en juin comme promise par le gouvernement. Il s’est aussi prononcé sur le dialogue national qui, selon son parti, est un impératif.

La base des maux, l’échec  des politiques de l’État ! 

Au-delà du compte rendu de la 4e conférence du parti,  l’ancien ministre d’IBK s’est prononcé sur les actualités brillantes du pays, notamment la situation sécuritaire au centre du Mali  et la crise éducative.

Parlant de  la situation sécuritaire au centre du pays, Poulo n’a pas fait cadeau au régime d’IBK. Pour lui, le chaos dans lequel vivent les populations du centre est dû à l’absence de l’État. « Personnellement, je pense que ce qui se passe au centre du Mali aujourd’hui est un échec des politiques de l’État », déclare l’ancien député de Sikasso. Pour lui, le plan de sécurisation du centre a lamentablement échoué.

En ce qui concerne les milices, Poulo affirme que lui et son parti ont toujours eu peur de leur  encouragement par l’État. Il précise  que les milices ne sont pas qu’au centre, au nord, qu’il y’en a beaucoup et certaines d’entre elles ont fait et continue à faire l’affaire de l’État. « On a encouragé en lieu et place du rôle régalien de l’État la création des milices », déplore-t-il.

Parlant de Danna Amassagou,  Poulo déplore  que le Premier ministre soit  affiché avec son chef d’état-major en promettant de grades. « Aujourd’hui, on veut maudire ce qu’on a adoré hier », dit-il concernant la dissolution de ce mouvement. Aussi, affirme-t-il  être étonné de la dissolution d’une milice par un conseil de ministres alors que sa création est même illégale. « Je n’ai vu aucun texte qui dit qu’une milice doit être dissoute par un conseil de ministres », dit-il avant de clasher le régime IBK au sujet de la dissolution de Danna Amassagou: « ce qui a été fait est juste une mise en scène d’un cinéma ».

Le  président de la Codem affirme  aussi que l’État a fait porter le chapeau de l’attaque d’Ogossagou à Danna Amassagou, cela par peur de l’arrivée de la CPI.

Il a par ailleurs, dénoncé l’attitude de certains politiques qui  ne font que le décompte macabre des victimes de leur communauté. Chose qui est, selon lui, très grave dans un pays comme le Mali. On doit, à ses dires, considérer tous les morts comme Maliens. « Il n’y a pas de morts de Dogon ni de Peul ; il n’y a que des Maliens qui sont morts », a-t-il martelé.

Poulo invite le gouvernement à débloquer le salaire des enseignants

Le candidat malheureux de la Codem à la présidentielle passée estime que la radicalisation de la crise scolaire est la faute des gouvernants. Sans détour, il affirme que le blocage du   salaire des Enseignants grévistes est une violation des textes. « Même si la retenue sur le salaire est prévue par la loi, le blocage est une violation »,dit-il haut et fort avant d’ajouter que « la solution ne se trouvera pas dans le blocage des salaires ». Ce blocage est d’ailleurs ce qui radicalise les syndicalistes selon Poulo. Donc pour mettre fin à cette crise scolaire et sauver l’année, le conférencier invite le gouvernement à débloquer le salaire des Enseignants avant d’engager avec les syndicats les vraies négociations.

Boureima Guindo

Source: Le Pays