Après des sanctions imposées au Mali, une véritable malaise semble régner au sein de la Cédéao. Des déclarations récentes l’attestent.

Après les Nations unies, le Conseil de paix et de  sécurité de l’Union africaine (UA) s’est réuni autour de la situation malienne, le 14 janvier 2022. Tout comme à l’ONU, le CPS de l’UA semble divisé sur la question Mali. Le Bénin qui est l’un des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au sein du CPS s’est porté absent à cette réunion  sur le Mali.

Prendre acte sans l’appuyer

Pourtant, le président béninois avait pris part au sommet de la Cédéao qui a sanctionné durement le Mali. Des sanctions qui ont multiplié les manifestations de soutien au peuple malien et aux autorités de la transition. Le vendredi 14 janvier dernier, à l’appel de leurs dirigeants, le peuple malien s’est rassemblé au Boulevard de l’indépendance pour fustiger ces sanctions et réitérer leur soutien au pouvoir en place. En plus, une mobilisation mondiale est annoncée pour le samedi 22 janvier prochain.

L’ ampleur que prend cette situation malienne semble créer un malaise au sein de la Cédéao. Au cours d’une conférence de presse à Libreville, le président ivoirien, Alassane Ouattara a expliqué : « Nous sommes très malheureux d’avoir imposé ces sanctions ». Et de reconnaître : « La situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire ».

Cette déclaration intervient après un Tweet de la Cédéao, dimanche dernier, faisant état de la disponibilité de l’institution à « accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste ». Le président ivoirien indique donc :  « [ndlr] c’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place »

Redémarrer les discussions

Pendant ce temps, au lieu de chercher à ouvrir les voies menant au dialogue, le Mali  multiplie les démarches dans la sous-région dans le but de renforcer sa coopération avec des pays qui ont accepté de l’accompagner, en maintenant leurs frontières ouvertes, pendant cette période difficile de son existence. D’où les tournées du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Après la Guinée, Abdoulaye Diop, accompagnée d’une forte délégation, s’est rendue à Nouakchott en Mauritanie, le lundi soir. Cette visite pourrait le conduire en Algérie.

Pourtant, selon Alassane Ouattara, il revient aux autorités maliennes de « prendre les initiatives. Redémarrer les discussions, proposer un délai et l’application de ce délai avec les conditions qui seront posées par les négociateurs pour permettre la levée progressive des sanctions ».

Notons qu’au cours de la réunion du CPS de l’UA, les débats semblent avoir été également vifs en raison de l’opposition de l’Égypte et de l’Algérie à des sanctions ouest africaine contre le Mali. « Les deux pays d’Afrique du Nord étaient favorables à une formule écrite actant que le CPS avait « pris note » des décisions de la Cedeao, mais sans pour autant l’appuyer », a-t-on appris. Cette réunion sur le Mali s’est donc achevée en queue de poisson. Quoi qu’on dise, les grandes guerres se terminent toujours sous l’arbre à palabre.
Chiencoro Diarra

Source: Sahel Tribune