Face au projet de découpage territorial et à la prorogation du mandat des députés, les deux regroupements de l’opposition – le Front de Sauvegarde pour la Démocratie(FSD) et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) – se donnent la main « pour sauver le Mali ». Les responsables des deux regroupements ont tenu une «conférence de presse conjointe», transformée très vite en meeting. C’était ce jeudi soir au Palais de la Culture.

«On prend les Maliens pour des canards sauvages», s’indigne Soumaïla Cissé qui, le premier,a pris la parole pour saluer l’unification de ses deux regroupements. Selon le Chef de file de l’opposition, le dialogue engagé par le gouvernement «avec les forces vives de la nation» est une mascarade. Pour preuve, Soumaïla Cissé rend public la lettre « rejet »du Gouverneur de Bamako sur l’organisation du meeting du Front prévu, ce vendredi, devant la Bourse du travail. Le gouverneur du district motive sa décision par «l’instabilité et l’insécurité».«Pour des gens qui veulent apaiser le climat social, ils ne peuvent pas empêcher notre meeting en violant les textes», dénonce Soumaïla Cissé. Sur la question du découpage administratif, Soumaïla Cissé est catégorique : «c’est un projet mal fondé qui est source de tension. D’ailleurs, indique-t-il, «l’attentat de Gao est l’une des conséquences du projet de découpage territorial».

Une union et non une fusion…

Plusieurs leaders des deux regroupements ont fait le déplacement au Palais de la Culture. Il s’agit entre autre de: Soumaïla Cissé, Houseyni Amion Guindo, Bathily père et fils, Konimba Sidibé, Oumar Mariko, Choguel Kokala Maïga, Djibril Tangra, PPR,… Quant à Moussa Mara et Moussa Sinko Coulibaly, ils étaient représentés. L’un des moments de la rencontre était l’intervention d’Housseyni Amion Guindo, membre influent de la COFOP. Tout en bambara et sur un ton assez dur, sans doute à force de côtoyer Ras Bath, Amion Guindo a dressé le portrait-robot  d’un pays qui va à sa perte. Du moins, si rien n’est fait. D’où, cette synergie entre le FSD et la COFOP. «Cette union n’est pas une fusion», a précisé Houseyni Amion Guindo.

Les recettes de Ras Bath…

Selon Housseyni Amion Guindo, en plus de l’insécurité, les Maliens font aujourd’hui face à une cherté des denrées de premières nécessités. L’augmentation «injustifiée» du prix du carburant contribue fortement à cet état de fait. «Quand tu ajoutes un franc sur le carburant, tu augmentes le transport et au-delà ce sont les vivres car tout est lié au transport», a expliqué l’ancien ministre du régime IBK.

Pour Ras Bath, l’union entre les deux mouvements de l’opposition est un «indicateur de maturité». Une grandeur d’esprit, selon le président du CDR, qui doit se traduire dans des actes « concrets» après la présente conférence. Avec cette union, explique Ras Bath, la majorité des élus communaux basculent dans l’opposition. «Il suffit que l’URD, la Codem et Yelema demandent à leurs maires de boycotter les concertations régionales pour que ce soient un échec», démontre Ras Bath.

Mamadou TOGOLA

La rédaction