Les membres des organisations de la société civile et la commission nationale des droits de l’homme organisent une session de formation à l’endroit de leurs camarades, sur l’évaluation multi-acteurs du système électoral au Mali les 6, 7, 8 octobre 2020, à l’hôtel Maeva palace, à l’ACI 2000. C’est le président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), Amadou Bah, qui a procédé, l’ouverture des travaux de la formation en présence d’Abdala Yattara, représentant du maire de la C IV ; de Ibrahim Sangho, représentant des organisations de la société civile ; des représentants des partenaires techniques et financiers ainsi que des participants.

 

Durant les trois jours, huit problématiques seront au centre des débats entre les participations. Il s’agit du cadre juridique et les organes de gestion des élections ; les efforts de mobilisation et la participation des électeurs ; la participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés ou vulnérables dans le processus électoral ; la fiche électorale et la distribution des cartes d’électeurs ; la campagne électorale ; la campagne électorale et le rôle des médias ; les opérations de vote et la compilation des résultats ; le traitement des recours et la proclamation des résultats définitifs ; les reformes électorales et institutionnelles : priorité, stratégie de plaidoyer.
Dans son discours d’ouverture des travaux, Amadou Bah, président de la CENI, au Mali, a tout d’abord rappelé que de 1992 à 2020, le Mali a connu plusieurs échéances électorales, dont la dernière en date de l’élection des députés à l’Assemblée nationale en 2020. Pour le président, M. BAH, cette élection s’est tenue dans un contexte particulier avec des défis considérables liés bien souvent à l’insécurité du nord puis au centre ainsi qu’à la crise sanitaire marquée par le COVID-19.
Par ailleurs, Amadou Bah a montré que la situation sécuritaire avait eu un impact significatif sur toutes les étapes du processus électoral au Mali, malgré les efforts fournis pour la sécurisation du scrutin. Selon lui, cette insécurité a eu également une influence sur le taux de participation des électeurs dans le contexte d’une participation citoyenne traditionnellement faible pour des raisons multiples parmi lesquelles, il a souligné l’impossibilité des candidats à mener une campagne sur l’ensemble du territoire national et la désaffection des citoyens dus à la gouvernance politique.
Les élections législatives 2020, selon le président de la CENI, ont conduit notre Pays dans une crise politique aiguë que nécessite aujourd’hui de revoir en profondeur, l’architecture institutionnelle et électorale au Mali. Il n’a pas oublié de citer les faibles taux de participation des Maliens aux différents scrutins électoraux. Il a déploré que le Mali, dans toutes élections confondues depuis 1992, n’ait jamais atteint le taux de 50 %. Pour le Président Amadou BAH, cela constitue une véritable préoccupation qui nécessite des réponses avant d’ajouter que les défis restent la participation des femmes et des jeunes aux élections.
Parlant de la gouvernance, Ibrahim Sangho, représentant des organisations de la société civile, dira qu’il saurait passer sous silence des faits majeurs comme le prolongement des mandats du Haut conseil des collectivités, des conseils de cercle et des conseils régionaux, depuis 2012, au détriment de l’alternance politique. Ensuite, le représentant de la société civile a dénoncé la prorogation des mandats des conseils des collectivités territoriales, à titre exceptionnel en 2015 au détriment de l’alternance politique.
Pour M. SANGHO, la situation sociopolitique actuelle de notre pays pose la problématique de l’efficience des partis politiques en République du Mali. En effet, a-t-il dénoncé, les organisations de la société civile, œuvrant dans la gouvernance, la démocratie et les élections, ne bénéficient du même traitement de la part de l’État.

Par MARIAM KONE ET SABA BALLO

Source : INFO-MATIN