Après la suspension de 3 mois écopée par le maire de la commune VI Alou Coulibaly à la suite du conseil des ministres du 23 janvier dernier, la famille politique de cet élu municipal tente vaille que vaille de l’extirper des griffes de ses adversaires politiques décidés à lui assener un coup fatal: celui de sa révocation pure et simple. Pour éviter ce scénario, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) au rang duquel est issu le maire aux multiples frasques, a sorti la bagatelle de 17 millions de nos francs pour combler les vides que le suspendu a laissés derrière lui au niveau des caisses de la mairie.

Décidément, la fin du feuilleton Alou Coulibaly à la mairie de la commune VI n’est pas pour demain. Pour preuve, les aventures de cet élu URD, le seul d’ailleurs parmi les 6 maires du district de Bamako, sont tellement immenses au point d’assimiler cet acteur à l’Homme de l’année 2017. Il aura marqué bien des esprits de par ses bourdes et sa boulimie. Et comme l’on se fait toujours rattraper par l’histoire qui plus est récente, le maire Alou Coulibaly, bien que suspendu de son piédestal, fait aujourd’hui l’objet de révélations fracassantes qui déshonorent à bien d’égards sa famille politique. Le dernier épisode en date de son amateurisme fait état de 81 parcelles vendues à de mirobolants prix qui se sont ensuite volatilisés dans la nature ou mieux, ont servi à des fins personnelles. En retour de ces permis de cession des terres jouissant des titres fonciers délivrés à la mairie par l’Etat, le maire véreux n’a daigné déposer le moindre centime au service de la commune. Pis, le promoteur d’école privée qu’il est, a voulu accroitre son consortium d’écoles en s’octroyant lui-même 10 lots collés au quartier Sénou dans la zone aéroportuaire où les responsables de l’Aéroport et de l’Aviation Civile ne cessent de se plaindre de « l’agression de leur domaine».

C’est dire donc qu’en dehors des chefs d’accusation pour lesquels il a été suspendu de ses fonctions, Alou Coulibaly dispose d’autres linges sales qui voilent à peine sa cupidité surdimensionnée et son crédo de se servir plutôt que de servir sa commune. Toute chose que ses adversaires politiques saisissent aujourd’hui pour en faire un fonds de commerce. Les titres fonciers aux mains des détenteurs les ayant acquis auprès du professeur d’Anglais qu’Alou était avant de se reconvertir en magnan terrien après son élection à la mairie de la commune VI, sont brandis comme la massue censée l’assommer définitivement. Car, s’ils venaient à mettre ces usurpations au grand jour devant qui de droit alors qu’aucune trace des revenus qu’elles devraient générer n’est visible à la mairie, la suspension de trois mois que M. Coulibaly est en train de purger, pourrait s’avérer ad vitam aeternam.

C’est donc en acteur politique prudent voyant venir la chute de sa côte de popularité dans les sondages que le parti de la poignée de mains s’est évertué pour essayer de tuer le fœtus dans l’œuf. En renflouant avec 17 millions de nos francs les caisses de la mairie victime de la témérité d’Alou, l’URD de l’honorable Soumaila Cissé entend ainsi sauver ce qui peut encore l’être mais Dieu seul sait si le sort qui sera réservé au protégé du parti sera fonction de ce qu’il doit ou de l’acte qu’il a posé. Et, comme il n’est pas évident que leur adversaire de l’autre bord se contente de cette forme de restitution, c’est possible que l’argent sorti par l’URD ne soit pas encore le bout du tunnel dans lequel Alou Coulibaly l’a plongée. Vivement donc le prochain épisode !

 

Source: F-Infos-Mali