Le débat d’une prorogation de la Transition s’enfle de jour en jour, plus les jours et les mois passent, plus les choses se précisent. Aujourd’hui le schéma d’une probable prorogation de la transition se dessine si on en croit les dires du Premier ministre et son ministre des Affaires étrangères.

Après le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga qui avait levé le voile sur une probable prolongation de la transition d’au moins quelques mois, en début de semaine, c’est le tour du ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop de laisser entendre que les élections prévues en hiver 2022 (27 février) pourraient être reportées. Et la principale raison invoquée par le chef de la diplomatie malienne, c’est la situation sécuritaire du pays qui ne cesse de se dégrader de jour en jour. A la lumière des propos du Premier ministre et de son ministre des Affaires étrangères, tout porte à croire que le scénario d’une prolongation de la transition se dessine.

En se référant au chronogramme des élections qui avait été dévoilé en avril dernier par l’ancien gouvernement Ouane, il a été prévu la tenue d’un scrutin référendaire le 31 octobre 2021 jusqu’à preuve du contraire, le Conseil national de transition (CNT), organe législatif n’a reçu aucun projet ou avant-projet de la constitution théoriquement cela aurait dû être fait  en juillet dernier et le mois de juillet les listes électorales devraient normalement faire l’objet d’une révision. Cela aussi n’a pas été fait. S’agissant des élections couplées présidentielle et législatives rien n’est en place. Même le décret pour convoquer le corps électoral n’a pas été promulgué. Tous les ingrédients sont réunis pour une probable prorogation de la transition bien vrai que rien n’est officiel pour l’instant.

Le chef de la diplomatie malienne l’a dit. La situation sécuritaire du pays fait défaut, bien vrai qu’un potentiel candidat à la présidentielle avait affirmé qu’aujourd’hui, on peut organiser des élections sur le 80 % du territoire. On ne sait pas si ce dernier est dans le déni mais on n’a pas besoin d’un microscope pour faire un gnostique de la situation sécuritaire. L’insécurité a atteint son paroxysme et a mis le pays entier dans la léthargie fracturé d’une part par les tensions intercommunautaires dans les localités du centre et les attaques terroristes islamistes contre les FAMas et les civiles au nord du pays ce qui fait que 75 voire 80 % du territoire échappent au contre du pouvoir central.

D’après nos analyses, il est clair que la classe politique et la communauté internationale sont surtout excités par l’organisation des élections, mais pour le citoyen lambda malien, la priorité des priorités n’est pas les élections plutôt la sécurité. Car organiser ces élections dans ces conditions c’est de faire plaisir à certains politiciens qui sont à la solde de la communauté internationale qui veut coûte que coûte que le Mali revienne à l’ordre constitutionnel alors que les mêmes causes produisent les même effets.

Ousmane Mahamane                       

Source: Mali Tribune