A la sueur de notre front et à la vigueur de nos bras nous avons fait du Mali le grenier de l’Afrique” dit le slogan. Le grenier de l’Afrique qui exonère l’importation du riz pour nourrir sa population ? Manifestement, quelque chose ne va pas. Une situation devant laquelle tous les Maliens devraient avoir honte. Les arguments invoqués pour expliquer les contreperformances sont inopérants.

Avec l’Office du Niger seul, nous devrions être véritablement le grenier de l’Afrique de l’Ouest au lieu de dépendre de l’extérieur. Sur près de 2 millions d’hectares (plus précisément 1 923 000 hectares) seuls 250 000 hectares sont actuellement exploités. Même avec le peu qui est exploité, le Mali devrait s’auto-suffire moyennant une bonne gouvernance.

La dégradation des sols, les maladies et autres calamités sur le riz n’expliquent pas tout. Des problèmes auxquels les scientifiques doivent trouver des solutions idoines. N’est-ce pas leur raison d’être ? D’ailleurs, les scientifiques ont beaucoup fait en termes d’amélioration des rendements, de la mise au point des variétés adaptées au changement climatique.

Le célèbre riz Gambiaca n’a-t-il pas été inventé par un Coulibaly ? Mais les résultats de leurs recherches ne sont pas suffisamment vulgarisés. L’exonération des taxes à l’importation sur le riz créé une situation de rente pour quelques privilégiés. Des montants qui peuvent servir à construire des écoles et des centres de santé. Des opérateurs économiques peuvent aller chercher du riz même à Hononulou si le cœur leur en dit. Mais pas d’exo.

Boubacar Sidibé Junior

Source: Aujourd’hui-Mali