Tout porte à croire que l’on s’achemine vers un réchauffement des relations entre le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Kéïta et le très influent chérif de Nioro du Sahel Mohamed Ould Cheickné Haïdara dit Bouyé. Le premier a été reçu par le second hier lundi 24 juin 2019 dans son fief de la cité sahélienne. Selon nos sources, cette rencontre intervient après que Tiébilé Dramé, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, le médiateur de l’ombre, a abattu un travail de titan pour essayer de désamorcer la crise entre les deux hommes. Ce dernier accompagnait d’ailleurs le président lors de sa visite. Environ une heure de temps. C’est la durée du huis clos entre le président de la République et le vénéré chérif. Peu de choses ont filtré de la rencontre.

Avant la première mandature du président IBK, les relations entre les deux hommes étaient au beau fixe. Le soutien du chérif au candidat IBK en 2013, et la consigne de vote donnée aux leaders musulmans a permis pour une large part, à faire élire IBK par un score jamais égalé en démocratie malienne. Très vite,  c’est le temps d’un grand désamour entre amis et alliés d’hier : le Chérif de Nioro et le président de la République ne vont plus ramer plus dans la même direction.

Le leader religieux se dit mécontent et en désaccord avec la « gouvernance chaotique et incompétente » du Président IBK. Le respecté guide des hamallistes se démarque sans ambigüité du Président IBK et de son gouvernement, qu’il critique ouvertement. Devenu l’un des chefs religieux qui s’oppose farouchement à la mauvaise gouvernance du régime en place, il s’est prononcé ouvertement à la fin du premier mandant du Président IBK, en clarifiant que qu’il n’était pas son candidat en 2018, et qu’il allait le combattre.

Promesse tenue, le Cherif jette son dévolu sur un autre candidat, au second tour de la présidentielle : Soumaïla Cissé, le Chef de file de l’opposition. Malgré la réélection d’IBK, une inimitié tenace entre les deux hommes va continuer. Par deux fois, le 10 février et le 05 avril 2019, à l’appel du chérif et de l’imam Mahmoud Dicko, des milliers de personnes vont manifester à Bamako pour « inviter les gouvernants à faire preuve de bonne gouvernance au Mali » et exiger le départ du Premier ministre de l’époque Soumeylou Boubèye Maïga.

 

Source: Le Républicain