Le temps fort de la journée d’hier a été la cérémonie des décorations au cours de laquelle le président Ibrahim Boubacar Keita a élevé le Roi Salman Bin Abdul Aziz Al Saoud à la dignité de Grand Croix de l’ordre national, la plus haute distinction honorifique du Mali.

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A son tour, le Roi Salman Bin Abdul Aziz Al Saoud a remis au président de la République la médaille «Wissam Abdel Aziz », la plus haute distinction d’Arabie Saoudite

Arrivé lundi à la tête d’une forte délégation en Arabie Saoudite pour une visite officielle de six jours, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a été reçu, hier, en début d’après-midi par le Roi Salman Bin Abdul Aziz Al Saoud, Serviteur des deux Saintes mosquées. Cette rencontre, d’une importance particulière, s’est déroulée au cabinet royal. Ibrahim Boubacar Keita a été accueilli par le Roi Salman avec tous les honneurs dus à son rang. Après l’exécution des hymnes des deux pays par la fanfare de la garde royale, le président Keita et le Roi Salman ont eu un entretien en tête-à-tête de plusieurs minutes. Juste après, le Serviteur des deux Saintes mosquées a offert un déjeuner au chef de l’Etat et aux membres de sa délégation ; un déjeuner au cours duquel Ibrahim Boubacar Keita a élevé le Roi Salman Bin Abdul Aziz Al Saoud à la dignité de Grand Croix de l’ordre national, la plus haute distinction honorifique du Mali. A son tour, le Roi Salman Bin Abdul Aziz Al Saoud a remis au président de la République la médaille «Wissam Abdel Aziz », la plus haute distinction d’Arabie Saoudite. Livrant ses impressions au sortir de cette mémorable cérémonie, le chef de l’Etat a déclaré que le Mali se retrouve dans sa trajectoire historique. «Nous n’avons aucun mérite personnel à faire valoir. Le gardien des deux Saintes mosquées sait l’histoire. Il sait les réalités géopolitiques d’aujourd’hui également. Il sait qu’aujourd’hui, le Mali est dans un combat partagé par beaucoup d’autres pays et beaucoup d’autres peuples contre le terrorisme, dans le temps même où il n’a souci que de son développement», a affirmé le président Kéita avant de rappeler que notre pays est également membre d’une coalition de lutte contre le terrorisme, parce que nos valeurs sont en cause ; les principes sur lesquels notre démocratie se fonde sont en cause. «Il est donc naturel que nous nous retrouvions. Et d’où le bonheur de cette invitation du Roi à venir ici, en connaître avec lui, discuter des voies de développement dans tous les domaines de notre coopération bilatérale, au plan économique, au plan culturel, au plan politique, au plan sécuritaire. C’est une visite très importante. Je pense que c’est encore un bonheur pour ce pays qui en a bien besoin et qui le mérite », a indiqué le président Ibrahim Boubacar Keita, visiblement satisfait. Auparavant, le chef de l’Etat avait rencontré, dans la matinée à Riyad, les présidents de la Chambre de commerce du Royaume. A cette occasion, le président de la Chambre de commerce de Riyad, Ahmad Bin Souleymane Alradjhi, a plaidé pour le renforcement du partenariat entre les secteurs privés des deux pays dans le cadre du plan de développement 2020-2030 du Royaume. «Nous souhaitons une augmentation du niveau qualitatif des échanges. De même, nous espérons que de cette visite du président Keita, découleront des actions concrètes pour réaliser les aspirations des deux peuples», a-t-il souhaité. Le président Keita a, pour sa part, déploré que les relations séculaires existant entre le Mali et l’Arabie Saoudite n’aient pas assez touché le domaine économique. Conformément à son statut de premier agent commercial du pays, le chef de l’Etat a étalé les différentes potentialités du Mali qui est grand producteur de riz, de coton et d’or. Il a aussi rappelé la récente adoption par l’Assemblée nationale de la loi relative au partenariat public-privé. Autant d’atouts qui peuvent inciter les opérateurs économiques saoudiens à venir investir au Mali. Cependant, le président Ibrahim Boubacar Keita a exprimé son regret du fait que notre pays soit malheureusement victime du terrorisme. Il a réaffirmé sa ferme volonté de lutter contre ce mal pour permettre à notre pays de continuer sa marche vers le développement. Il a saisi l’occasion pour rappeler l’organisation, par notre pays, du sommet Afrique-France au mois de janvier et la récente tenue de la Conférence d’entente nationale dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Dans l’agenda de la visite du chef de l’Etat en Arabie Saoudite, figure une série d’audiences en sa résidence. La première personnalité à être reçue par Ibrahim Boubacar Keita est le vice-président du Fonds saoudien de développement, Fawzi Olian Al-Saud. A sa sortie d’audience, celui-ci a assuré que le Fonds était prêt à appuyer le Mali dans les projets d’infrastructures routières (financement de la route Kouala-frontière mauritanienne), de la santé, des forages et de l’agriculture. Le ministre saoudien des Affaires islamiques, Saleh Al Cheick a été reçu par le chef de l’Etat, avant de s’entretenir avec le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Omar Hass Diallo. A l’issue des deux rencontres, le ministre saoudien s’est réjoui de la convergence de vues des autorités des deux pays sur l’islam. Il a annoncé qu’une équipe sera bientôt envoyée à Bamako pour voir ce qui peut concrètement être fait pour la Grande mosquée de la capitale, fraîchement baptisée au nom du Roi Fayçal. Le président de la République a également reçu le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Bin Abdel Aziz. Au sortir de l’audience, celui-ci a promis de s’investir en envoyant une équipe technique au Mali pour prendre en charge le difficile problème d’accès des populations à l’eau. Il a aussi indiqué que le secteur des mines sera aussi exploré. De son côté, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, représentant son collègue en charge des Affaires étrangères, a signé avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Abdil Aljubair, un mémorandum d’entente portant sur le domaine des consultations politiques. Envoyés spéciaux
Massa SIDIBE
et Oumar DIOP

 

Source: essor