La communauté ahmadiyya du Mali n’est pas resté en marge de la célébration de la fête de l’indépendance du Mali. Elle a organisé une ribambelle d’activités afin d’évoquer les liens entre l’islam et le patriotisme, d’expliquer l’historique de la fête de l’indépendance du Mali, de l’hymne national, le sens des couleurs du drapeau national etc. afin de revivifier les cœurs et les esprits des adeptes sur l’importance de la fête. C’était le mardi 22 Septembre 2020 au sein de la mosquée Moubarak de Titibougou, devant plusieurs partisans de la communauté Jama’at Islamique Ahmadiyya du Mali dont le président Zafar Ahmad Butt.

Après la montée des couleurs, le premier conférencier du jour Aboubakar Makounou a fait la genèse de l’indépendance du Mali. Il a parlé des luttes héroïques livrées par les pères de l’indépendance du Mali, comme la bataille de Logo sabouciré, le 22 Septembre 18  par l’almamy Samory Touré,  des frères Traoré, Tièba et Babemba de Sikasso, de Banzani Théra, d’El Hadji Oumar Tall, de Sékou Ahmadou etc. Selon lui, les Colons ont eu toutes les difficultés à fouler le territoire du soudan français, actuel Mali, à cause de l’opposition des guerriers et guerrières qu’ils ont trouvés sur leur chemin. Le conférencier a également évoqué la dislocation de la fédération du Mali et du congrès au collège technique de Bamako, actuelle Lycée technique, pour  la proclamation de l’indépendance du Mali sous les ordres de feu Modibo Keïta, premier président du Mali. Aboubakar Makounou a rappelé les hauts faits du premier président de la République du Mali et ses compagnons qui, à ses yeux, ont porté le Mali dans leurs cœurs et ont posé les jalons afin de permettre au Mali de se hisser au firmament des nations africaines et mondiales. Le conférencier du jour a aussi évoqué la mésentente entre Modibo Keita et Fily Dabo Sissoko, des controverses qui ont conduit à l’emprisonnement de ce dernier, suite auquel il mourut. Makounou n’a pas manqué de mentionner certains compagnons de Modibo Keïta qui l’ont aidé à façonner le peuple malien comme Seydou Badian Kouyaté, Tiéoulé Mamadou Konaté, Aoua Keïta etc. Oustaz Oumar Moaz Coulibaly, à son tour, a expliqué le thème de la conférence et a signalé qu’un bon musulman est un patriote convaincu et qu’il doit mettre  tout en œuvre afin que le sentiment patriotique soit visible dans tous les actes qu’il pose. Il a invité l’assistance à bannir le ‘’je’’ et à s’attacher au ‘’nous’’  tout  en implorant la grâce de l’omnipotent et l’omniscient pour le bien de toute la communauté musulmane et de tous les peuples du monde. Il a invité les Maliens à aimer leur pays et à s’aimer d’un amour qui, selon lui, sera la réponse à tous les maux dont souffre le Mali. 60 ans dans la vie d’une nation doit être l’occasion pour les Maliens d’amorcer un tournant décisif, les appelant  ainsi à laisser les pratiques malsaines et à adopter les pratiques saines pour enfin emprunter la voie qui mène au développement tant désiré. Quant au président de la  Jama’at Islamique, Ahmadiyya du Mali Zafar Ahmad Butt, il a indiqué que l’islam ne fait aucune distinction entre la fidélité à la foi et à la nation. Selon lui, les musulmans qui jouissent de la liberté de pratiquer leur religion et de prêcher sont tenus d’honorer le gouvernement de leur pays et de vivre en citoyens décents, tout en respectant les lois. Il a enfin  souhaité une bonne fête d’indépendance à toutes les Maliennes et à tous Maliens.

Moussa Samba Diallo

Source: Journal le Républicain-Mali