Le Guide de la Fédération Ançar-Dine internationale (FADI), Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, a été élu président du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) pour un mandant de 5 ans (2019-2024) renouvelable. Le président du Groupement des Leaders Spirituels Musulmans religieux du Mali (GLSM) a été ainsi porté à la tête de cette organisation à l’issue du 3e congrès ordinaire qui a pris fin, ce dimanche 21 avril 2019, au Centre International des conférences de Bamako (CICB).

Ousmane Chérif Madani HAÏDARA remplace à ce poste l’emblématique imam Mahmoud DICKO, annoncé à la tête d’une nouvelle organisation dénommée le Conseil Supérieur Islamique du Mali (CSIM).

De l’avis du président de la Commission nationale d’organisation dudit Congrès, Mamadou DIAMOUTANI, c’est la première fois qu’un consensus national soit dégagé autour d’un homme et de son bureau, à l’issue du congrès du HCIM.

Un consensus qui a été rendu possible grâce au désistement des deux autres prétendants au poste de président, à savoir, Moussa BAH, président du Mouvement Sabati 2012 et Cheick Soufi Bilal DIALLO, Guide de la communauté des Soufis du Mali. Ces derniers ayant décidé lors des tractations de jouer la carte de l’unité des musulmans du Mali.

D’ailleurs, c’était à juste raison, puisque les assises de ce congrès étaient placées sous le thème : « La réconciliation pour la paix », un thème d’actualité qui interpelle toute la nation malienne face aux défis de l’heure.

L’ouverture des travaux, qui se sont déroulés du 20 au 21 avril 2019, était présidée par le président de la république, Ibrahim Boubacar KEÏTA.

Dans son discours, le Chef de l’État a invoqué le Tout Puissant et Miséricordieux pour qu’il accorde la paix et la concorde aux travaux de ce congrès et à tout le Mali avant d’appeler tous les Maliens à l’entente : « Il nous faut cependant nous arrêter pour nous interroger sur ce qui nous arrive ici au Mali en particulier et dans le Sahel en général. Je veux parler de l’islam intolérant, sectaire, si cela est encore digne d’être appelé Islam, qui crée l’insécurité, la désolation et hélas trop souvent la mort chez nous. Des imams exécutés parce qu’ils rejettent l’extrémisme qui dénature leur religion ; des femmes fouettées parce qu’elles ne portent pas le voile ; des enfants privés de leur ballon de football au nom de la charia, de leur charia. Cela n’est pas l’islam que cette terre a connu, de Tombouctou au Wagadu, du Songhoy au Macina. Ce n’est pas l’islam de Arawane, ce n’est pas l’islam des Kounta, ce n’est pas l’islam des Sangaré-Barry, ce n’est pas l’islam des TALL de Cheick Hamaoullah », a dit IBK.

« Il est temps chers frères et sœurs en religion que les musulmans de notre pays, condamnent d’une voix, agissent d’une voix, agissent d’un même élan, à l’image de l’un de nos voisins hier victime du salafisme armé, mais aujourd’hui revenu à un islam de tolérance et d’amour grâce à l’action militante et concertée de tous ces ulémas », a conseillé IBK.

Avant de terminer, il a rendu un hommage appuyé au président sortant, Mahmoud DICKO.

« Vous avez accompli pleinement et dignement votre mission à la tête de cette faîtière des musulmans. Vous avez su assurer avec brio, l’interface et la représentation, ici au Mali comme à l’extérieur du Mali. C’est un grand leader qui s’en va. Président sortant, vous restez un frère, malgré les divergences qui peuvent arriver, malgré nos fâcheries d’hommes. Un frère sortant n’existe pas chez moi. Nous serons appelés à cheminer ensemble, à nous supporter l’un et l’autre pour le temps qui nous reste ici-bas et je suis heureux et fier d’être votre frère », a complimenté IBK.

Le Président de la République a souhaité que les participants s’impliquent plus fortement à la réussite de ce 3e congrès pour vaincre le terrorisme plus singulièrement dans le centre du Mali et mettre fin aux conflits inter-communautaires dans notre pays.

« Oui, tenons ce congrès sur notre islam ; entendons-nous sur les lignes rouges, ce qu’on peut faire à un musulman, mais aussi ce qu’un musulman peut faire à son prochain », a dit le président.

Au terme des travaux, un bureau consensuel de 59 membres a été mis en place avec comme président, Ousmane Chérif Madani HAÏDARA. Il est secondé à ce poste par Ibrahim KONTAO, de l’ONG Alfarouk (1er vice-président), Thierno Hady THIAM, est le deuxième vice-président ; et Mohamed Macki BAH est élu 8e vice-président.

Après son sacre, le Chérif Madani HAÏDARA, lui qui n’avait jamais deviné être à ce poste, en raison des occupations, malgré qu’il soit parmi les membres fondateurs du HCIM, a invité tous les membres du bureau à s’engager dès à présent pour amener l’unité et la cohésion au sein de la communauté musulmane. Selon lui, le bureau est ouvert à tous les musulmans œuvrant pour le progrès de l’islam.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin