Pour dire non à l’assassinat de leur collègue, appeler à la justice et à leur sécurisation dans l’exercice de leur fonction, les agents de santé du CSRSF de la commune I ont  organisé le jeudi, 29 avril 2021, une marche funèbre sur l’appel de l’ordre des médecins du Mali. À travers cette marche, les agents de santé veulent rendre hommage à leur collègue, mais aussi interpeller les autorités.

 

Pour rappel, Dr. Kamabinou William ATCHESSI a été assassiné le jeudi, 22 avril 2021, à son domicile à Boulkassoumbougou Kouloubléni. Suite à ce crime indescriptible, la cellule de crise des faitières de la santé a tenu un point de presse le lundi, 26 avril 2021, pour dénoncer ce énième crime contre les acteurs de santé et invite l’État à prendre ses responsabilités pour, non seulement, rendre justice pour ces crimes odieux mais aussi sécuriser les acteurs de la santé dans le cadre de leur fonction.

Toutes ces faitières de la santé ont scandé que l’assassinat du Dr.  Kamabinou William ATCHESSI est un crime de trop contre ceux qui ont pour mission de sauver des vies. Lors de cette conférence de presse, Mme le président du Conseil national de l’ordre des médecins, Dr Mouminatou Katilé, regrette qu’à moins de deux mois d’un assassinat, un autre médecin soit tué dans les mêmes circonstances. « Nous en appelons aux autorités en leur disant que nous avons un assassinat de trop dans notre corporation. Nous les invitons encore à redoubler de vigilance pour la sécurité des agents de santé », a-t-elle martelé.

S’agissant des circonstances de l’assassinat du Dr William, Dr Doumbia a raconté les faits. « Ce jeudi, 22 avril 2021, vers 03 heures du matin, Dr. Kamabinou William ATCHESSI a eu la malchance d’être visité par des individus non encore identifiés, armés, qui ont fait irruption à son domicile. Ils ont trouvé Dr. William qui, après une journée très chargée, se reposait calmement. Il aura été réveillé, puis tiré à bout portant. Après, il aura été encore été poignardé par une arme blanche… et ces individus malintentionnés ont amené son sac à main et son ordinateur », a-t-il fait savoir avant d’ajouter que la protection civile et la police du 12ème  arrondissement, informées, se sont rendues sur place afin d’amener le blessé à l’hôpital Gabriel Touré, mais « en cours de route, il a rendu l’âme », a-t-il déploré.

Elle précisera ensuite que le procureur de la commune I a aussitôt instruit au commissariat du 12ème  arrondissement d’ouvrir une enquête.

Dr. Doumbia a souligné que des actions fortes seront menées par des travailleurs sociaux sanitaires afin de toujours condamner ce crime odieux et exiger que justice soit faite pour toutes les victimes de la barbarie humaine.

Parmi ces grandes actions en vue, a cité Dr. Doumbia, on peut retenir la  marche funèbre de ce jeudi 29 avril 2021 qui avait pour itinéraire de partir du centre de santé de référence à la mairie de la commune I par la remise au maire de leurs doléances, puis un sit-in d’arrêt de travail de deux heures au même moment au niveau de toutes les structures de santé du Mali.

Malheureusement les choses ne se sont passées comme prévu.

Selon les médecins, une lettre avait été envoyée au gouverneur qui n’a pas été répondue.

Le jeudi matin, avec le démarrage, un premier groupe de policiers étaient sur place pour encadrer la marche. Par la suite,  un autre groupe est venu pour demander de « dégager » les médecins.

Les médecins, bloqués à la porte de la mairie, ont refusé d’aller au bras de fer. Ils ont accepté de se replier devant le Centre de santé.

Les responsables désignés pour rencontrer le Maire, Oumarou Togo, ont dit tout leur mécontentement et promis en retour des actions.  Avant la fin de la réunion, un membre du syndicat est venu annoncer l’arrêt de travail au CSREF de la commune I.

Fabrice Abdoul

Source : Plume Libre