Déclenchée dans le district sanitaire de Mopti, la fièvre hémorragique Crimée-Congo est sur la voie d’être jugulée plutôt que prévu. Comme en témoignent les actions menées par les autorités maliennes.

Bientôt deux semaines, le Mali mène une lutte contre une autre forme de crise liée la fièvre hémorragique Crimée-Congo dont 14 cas ont été suspectés dont 7 déjà décédés à l’aire de santé de Korienze village de Kéra. Les analyses de sang prélevé ont révélé trois cas positifs de la maladie sur les 9 effectuées.

Maladie virale, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) se manifeste brutalement par des vomissements, la diarrhée, des douleurs abdominales et un mal de gorge, puis de brutales sautes d’humeur et de la confusion. Il se transmet à l’homme par piqûre de tique ou par contact direct avec des tissus  animaux contaminés, immédiatement après l’abattage.

En vue de s’enquérir des cas de fièvre hémorragique Crimée-Congo survenus dans le district sanitaire de Mopti, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé a effectué, le vendredi 7 février 2020 une visite  à Mopti.

Pour circonscrire et juguler la maladie, les autoritaires sanitaires ont déployés des arsenaux humains et matériels dans le district. Un cordon sanitaire a été mis en place à cet effet, à l’aéroport international Ambodjedjo de Sevaré pour prévenir du coronavirus au Mali. Ce qui a permis une prise en charge rapide des premiers malades dans les hôpitaux Somino Dolo, et Gavardo, et la mise en quarantaine de certains malades pour éviter la propagation.

En visite de terrain pour se rendre de l’évidence, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, à Mopti, se dit ‘’agréablement surpris de constater la forte  mobilisation à travers la mise ne place d’un comité de crise’’.

Et le ministre de rassurer : « La transmission se fait par contact et nous savons que le contact fait partie du quotidien de notre vie. Nous allons mettre en place un plan d’urgence et coordonner avec l’ensemble des acteurs en mettant l’accent sur le renforcement du système de surveillance, la communication et la prise ne charge ».

Cyril ADOHOUN

Complément d’information sur la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est une maladie courante provoquée par un virus (Nairovirus) de la famille des Bunyaviridés, transmis par les tiques. Il provoque des flambées de fièvre hémorragique virale sévère, avec un taux de létalité de 10 à 40%.

Elle est endémique en Afrique, dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Asie, dans les pays en deçà du 50ème degré de latitude nord, limite géographique de la principale espèce vectorielle, une tique.

Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo chez les animaux et les tiques

Les hôtes de la FHCC comprennent un grand nombre d’animaux sauvages et domestiques, parmi lesquels les bovins, les moutons et les chèvres. De nombreux oiseaux sont résistants à l’infection, mais pas les autruches, chez lesquelles il arrive d’observer une forte prévalence de l’infection dans les zones d’endémie, où elles ont été à l’origine de cas humains. Par exemple, une flambée s’est produite dans le passé dans un abattoir d’autruches en Afrique du Sud. L’infection est asymptomatique chez cet animal.

La contamination des animaux survient lorsqu’ils sont piqués par des tiques infectées. Le virus se maintient ensuite pendant une semaine environ dans la circulation sanguine, permettant la poursuite du cycle tique-animal-tique lorsqu’une autre tique vient piquer l’animal. Bien que, parmi les tiques, un certain nombre de genres puissent être infectés par le virus de la FHCC, le genre Hyalomma est le vecteur principal.

Transmission

Le virus de la FHCC se transmet à l’être humain soit par les piqûres de tiques, soit par contact avec du sang ou des tissus d’animaux infectés, pendant ou immédiatement après l’abattage. Les cas se sont produits en majorité chez des personnes travaillant dans le secteur de l’élevage, comme les exploitants agricoles, les employés des abattoirs ou les vétérinaires.

La transmission interhumaine peut survenir à la suite d’un contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de sujets infectés. Des infections nosocomiales peuvent aussi se produire à cause d’une mauvaise stérilisation du matériel médical, de la réutilisation des aiguilles et de la contamination des fournitures.

Source: L’Observatoire