Comme chaque année, le monde entier a célébré hier, mercredi 16 octobre 2019, la Journée mondiale de l’alimentation. Une Journée instituée afin de renforcer les sensibilisations et de mener plusieurs actions en faveur des personnes victimes de la faim et de garantir la sécurité alimentaire.

 

« Plus de 670 millions d’adultes et 120 millions de filles et de garçons (âgés de 5 à 19 ans) sont obèses, et plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en surpoids, tandis que plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim », tels sont des chiffrent donnés par les Nations unies à l’occasion de la célébration de cette journée, le mercredi 16 octobre dernier.

Les mauvais régimes alimentaires ainsi que l’insécurité alimentaire constituent des maux dont souffrent plusieurs pays du monde entier. Plusieurs facteurs expliquent cette cause. Dans les pays où les armes ne se taisent plus, notamment des pays africains, l’insécurité alimentaire est devenue un phénomène assez courant à cause de l’ampleur des guerres terroristes, empêchant les agriculteurs de rejoindre leur champ et travailler. Tel est le cas pour le Mali dont le cadre harmonisé d’Ocha Mali, une organisation humanitaire des Nations unies, fait comprendre que sur une population totale de 19,4 millions, 2,7 millions de personnes se trouvaient en insécurité alimentaire en mars 2019. 56% de cet effectif se trouvait dans la seule région de Mopti, 5e région du Mali.

Pour d’autres aussi, comme le sociologue français Edgar Morin, c’est plutôt la suralimentation des pays riches, la corruption et la destruction des cultures vivrières qui expliquent cette insécurité alimentaire croissante dans les pays pauvres.

Dans un rapport, publié le mardi 15 octobre 2019 par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), intitulé ‘’ La Situation des enfants dans le monde 2019 – Enfants, nourriture et nutrition’’, il est signalé qu’au moins « un enfant de moins de 5 ans sur trois, soit 200 millions d’enfants, souffre de dénutrition ou de surpoids ». Ce n’est pas tout, à travers un communiqué de presse, cette Organisation des Nations unies précise également que « Près de deux enfants âgés de 6 mois à 2 ans sur trois ne consomment pas d’aliments capables de soutenir la croissance rapide de leur corps et de leur cerveau ». Une situation qui risque d’avoir des conséquences sur leur capacité d’apprentissage ainsi que sur leur système immunitaire tout en augmentant les risques d’infections.

Les chiffres de ce rapport sont alarmants : 149 millions d’enfants présentent un retard de croissance ou sont trop petits pour leur âge ; 50 millions d’enfants souffrent d’émaciation ou sont trop maigres pour leur taille ; 340 millions d’enfants, soit 1 enfant sur 2, souffrent de carences en vitamines et en nutriments essentiels, tels que la vitamine A et le fer ; 40 millions d’enfants sont en surpoids ou obèses.

Comme cause de cette situation alarmante dans le monde, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance indexe le changement climatique qui serait responsable de 80% de cette insécurité alimentaire.

Les phénomènes climatiques comme la sécheresse sont ceux qui engendrent la destruction des cultures pouvant servir à l’alimentation de la plupart de ces familles.

Pour sa part l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tient pour responsable de ces situations, la mauvaise prise de soins des aliments.

Dans un rapport qu’elle a publié le lundi 14 octobre 2019 sur la Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2019, cette organisation fait comprendre que près du « tiers de l’ensemble de la nourriture produite et destinée à la consommation humaine » est perdu, gaspillée, chaque année. La quantité d’aliments qui se perd chaque année, après la récolte, est estimée à près de 14%. Une donnée qui trouve confirmation dans les sociétés maliennes aussi bien pendant et après les récoltes.

Face à toutes ces situations, la directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore, s’inquiète : « Nous perdons du terrain dans notre combat pour instaurer des régimes alimentaires sains ». Elle va plus loin en ajoutant : « C’est une guerre que nous ne remporterons pas seuls. Nous avons besoin que les gouvernements, le secteur privé et la société civile fassent de la nutrition infantile une priorité et travaillent de concert pour éliminer les causes d’une mauvaise alimentation sous toutes ses formes. »

Cette bataille vaut la peine si l’humanité veut atteindre l’objectif « Faim Zéro » d’ici à 2030, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD).

Fousseni TOGOLA

Source : Le Pays